Le journaliste-écrivain Patrick Poivre d'Arvor, déjà accusé de plagiat en
début d'année pour sa biographie d'Hemingway, est assigné mercredi en
justice par une ex-compagne pour contrefaçon et atteinte à l'intimité de la
vie privée, cette fois pour son roman "Fragments d'une femme perdue".
L'audience, devant la 17e chambre civile du TGI de Paris, avait été
initialement programmée le 9 février, mais reportée au 8 juin en raison d'un
mouvement de protestation dans la magistrature.
L'ancien présentateur
vedette du JT de TF1 ne sera pas présent personnellement, mais représenté
par son avocat, Me Francis Teitgen, a indiqué celui-ci lundi à l'AFP.
PPDA, 65 ans, est accusé par Agathe Borne, jeune femme de 25 ans sa cadette
avec laquelle il a eu une liaison de 2006 à 2008, d'avoir fait sans son
autorisation le récit au jour le jour de leur relation, dans son livre paru
en 2009 chez Grasset et qualifié de "roman".
"Les lecteurs comprennent
que Patrick Poivre d'Arvor est lui-même le héros de son roman", expliquait
récemment à l'AFP l'avocate d'Agathe Borne, Me Nathalie Dubois. Pour elle,
il semble tout aussi évident que "Violette", l'héroïne, n'est autre que sa
cliente.
Outre cette atteinte à l'intimité de sa vie privée, Mme Borne
dénonce des faits de contrefaçon. Plus précisément, elle reproche à son
ancien amant d'avoir publié les lettres d'amour qu'elle lui avait
adressées.
En effet, l'ouvrage devient vite un roman épistolaire où
s'entremêlent les lettres de Violette et Alexis.
Selon Me Dubois,
"c'est une atteinte au secret des correspondances", car "en les écrivant,
Mme Borne n'aurait jamais pensé qu'elles auraient pu être divulguées". Par
ailleurs, la jeune femme n'apprécie guère que l'écrivain se soit attribué
"la paternité d'écrits qui ne sont pas les siens".
Agathe Borne réclame
150.000 euros de dommages et intérêts, l'interdiction de la sortie en poche
du livre de PPDA, ainsi que l'interdiction d'adaptation
cinématographique.
Le journaliste-écrivain, lui, rejette ces
accusations.
"C'est un pur roman, et comme tous les romans qui peuvent
raconter une histoire d'amour, c'est un patchwork de sa vie", défendait en
début d'année son avocat. "On peut certes retrouver certaines traces
d'Agathe Borne dans l'ouvrage", concédait Me Teitgen, "mais pour Patrick,
plusieurs femmes font une femme".
Alors que la demanderesse, partie
depuis vivre aux Etats-Unis, assure détenir les originaux de ces lettres, Me
Teitgen affirme qu'elle "ne démontre pas que les lettres sont les
siennes".
"Nous estimons ces critiques infondées, et notamment parce que,
si vous ne connaissez pas Agathe Borne, il est impossible de la
reconnaître", a encore plaidé l'avocat, ajoutant que ce dossier n'avait
"strictement rien à voir avec l'affaire Hemingway".
Début janvier,
L'Express avait accusé le journaliste de plagiat dans une biographie à
paraître d'Ernest Hemingway, dans laquelle il reprenait près d'une centaine
de pages d'une biographie signée par l'Américain Peter Griffin.
L'éditeur
et PPDA ont plaidé l'erreur matérielle - une version de travail non corrigée
envoyée à quelques journalistes - et l'ouvrage est sorti fin janvier avec
des passages supprimés et des références à l'auteur américain.
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?