06/06/2011 11:27

PPDA assigné en justice pour contrefaçon par une de ses "ex"

Le journaliste-écrivain Patrick Poivre d'Arvor, déjà accusé de plagiat en début d'année pour sa biographie d'Hemingway, est assigné mercredi en justice par une ex-compagne pour contrefaçon et atteinte à l'intimité de la vie privée, cette fois pour son roman "Fragments d'une femme perdue".  

L'audience, devant la 17e chambre civile du TGI de Paris, avait été initialement programmée le 9 février, mais reportée au 8 juin en raison d'un mouvement de protestation dans la magistrature.  

L'ancien présentateur vedette du JT de TF1 ne sera pas présent personnellement, mais représenté par son avocat, Me Francis Teitgen, a indiqué celui-ci lundi à l'AFP.   PPDA, 65 ans, est accusé par Agathe Borne, jeune femme de 25 ans sa cadette avec laquelle il a eu une liaison de 2006 à 2008, d'avoir fait sans son autorisation le récit au jour le jour de leur relation, dans son livre paru en 2009 chez Grasset et qualifié de "roman". 

"Les lecteurs comprennent que Patrick Poivre d'Arvor est lui-même le héros de son roman", expliquait récemment à l'AFP l'avocate d'Agathe Borne, Me Nathalie Dubois. Pour elle, il semble tout aussi évident que "Violette", l'héroïne, n'est autre que sa cliente.  

Outre cette atteinte à l'intimité de sa vie privée, Mme Borne dénonce des faits de contrefaçon. Plus précisément, elle reproche à son ancien amant d'avoir publié les lettres d'amour qu'elle lui avait adressées.  

En effet, l'ouvrage devient vite un roman épistolaire où s'entremêlent les lettres de Violette et Alexis.  

Selon Me Dubois, "c'est une atteinte au secret des correspondances", car "en les écrivant, Mme Borne n'aurait jamais pensé qu'elles auraient pu être divulguées". Par ailleurs, la jeune femme n'apprécie guère que l'écrivain se soit attribué "la paternité d'écrits qui ne sont pas les siens".  

Agathe Borne réclame 150.000 euros de dommages et intérêts, l'interdiction de la sortie en poche du livre de PPDA, ainsi que l'interdiction d'adaptation cinématographique.  

Le journaliste-écrivain, lui, rejette ces accusations. 

"C'est un pur roman, et comme tous les romans qui peuvent raconter une histoire d'amour, c'est un patchwork de sa vie", défendait en début d'année son avocat. "On peut certes retrouver certaines traces d'Agathe Borne dans l'ouvrage", concédait Me Teitgen, "mais pour Patrick, plusieurs femmes font une femme".  

Alors que la demanderesse, partie depuis vivre aux Etats-Unis, assure détenir les originaux de ces lettres, Me Teitgen affirme qu'elle "ne démontre pas que les lettres sont les siennes".

 "Nous estimons ces critiques infondées, et notamment parce que, si vous ne connaissez pas Agathe Borne, il est impossible de la reconnaître", a encore plaidé l'avocat, ajoutant que ce dossier n'avait "strictement rien à voir avec l'affaire Hemingway".  

Début janvier, L'Express avait accusé le journaliste de plagiat dans une biographie à paraître d'Ernest Hemingway, dans laquelle il reprenait près d'une centaine de pages d'une biographie signée par l'Américain Peter Griffin. 

L'éditeur et PPDA ont plaidé l'erreur matérielle - une version de travail non corrigée envoyée à quelques journalistes - et l'ouvrage est sorti fin janvier avec des passages supprimés et des références à l'auteur américain.

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