23/03/2011 10:20

Perret dénonce "le tissu d'ignominies" dont il a été victime

Pierre Perret a réaffirmé mardi devant le tribunal correctionnel de Paris avoir rencontré plusieurs fois Paul Léautaud dans les années 1950 et dénoncé "le tissu d'ignominies" déversé sur lui par le Nouvel Observateur qui, en 2009, a contesté cette relation privilégiée.

"J'ai vu un tissu d'ignominies qui me tombait sur la tête, sans comprendre pourquoi, et sans fondement", a témoigné le chanteur populaire. "Ca m'a profondément blessé. Ca m'a pourri les deux années qui viennent de passer."

"Tout d'un coup, des années après, on soulève une question qui n'a aucun lieu d'être", a-t-il poursuivi, rappelant qu'en 1972, lorsqu'il avait publié, 16 ans après la mort de l'écrivain misanthrope ses entretiens avec lui, "les spécialistes de Léautaud n'avaient pas bougé d'un cil".

"Je n'étais rien pour Léautaud qu'un jeune homme très curieux", a reconnu l'auteur du Zizi, de Blanche et autre Lili, mais cela n'efface pas "les nombreuses visites" qu'il a faites à Paul Léautaud.

"Celui qui sait que je n'y suis jamais allé n'est pas dans cette salle ! (...) Ce sont des assertions tout à fait aberrantes de raconter que quelqu'un n'a pas rencontré quelqu'un", a-t-il dit, avant de produire une dédicace que lui aurait faite Léautaud le 26 août 1954.

Le 29 janvier 2009, la journaliste Sophie Delassein avait publié un article intitulé "Perret et le pot aux roses" où elle mettait en cause de nombreuses allégations du chanteur dans son livre "A Cappella" publié quelques mois plus tôt.

"Perret n'a jamais rencontré Léautaud", y écrivait-elle notamment. Selon elle, le chanteur aurait inventé cette histoire "pour briller aux yeux de Brassens".

L'article du Nouvel Obs relevait des incohérences de dates dans les différentes versions livrées par le chanteur et l'accusait par ailleurs de "piller" les textes de Brassens ou d'autres poètes pour ses propres chansons.

Pierre Perret avait alors porté plainte pour diffamation.

Face au tribunal, Sophie Delassein a maintenu ses accusations. Elle a raconté comment fin 2008, elle a reçu un appel de Guy Béart qui lui a "pointé un certain nombre d'erreurs dans le livre" publié par Pierre Perret.

Elle s'est alors lancée dans une enquête. "Tout le monde me disait que c'était une farce", a-t-elle témoigné, convaincue qu'"une somme d'événements rend impossible cette rencontre".

Fin du procès mercredi.

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