Le corps du photographe franco-allemand Lucas Mebrouk Dolega, mort lundi des
suites d'un tir policier lors des manifestations à Tunis, doit être rapatrié
mercredi soir en France, a annoncé à l'AFP sa compagne, par téléphone depuis
l'aéroport de Tunis.
Nathalie Donnadieu accompagnera la dépouille de son
compagnon, avec les parents du jeune homme, Mohammed Mebrouk, médecin
français, et Karin Von Zabiensky, journaliste allemande, ainsi qu'un ami
d'enfance et cinq collègues photographes, dont deux ont assisté au
drame.
Le vol Tunis Air TU 724 qui les ramène en France doit atterrir à
21H45 à l'aéroport parisien d'Orly Sud, a-t-elle précisé, ajoutant qu'elle
lirait une déclaration à la presse à l'arrivée mais ne répondrait à aucune
question.
Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, couvrait pour l'agence EPA les
manifestations à Tunis devant le ministère de l'Intérieur, quand il a été
atteint vendredi en début d'après-midi par une grenade lacrymogène tirée "à
bout portant" par un policier tunisien, selon un de ses confrères.
Touché à l'oeil et à la tempe gauche, il a été opéré dans la soirée à
l'Institut national de neurochirurgie de Tunis. Dans le coma depuis, après
que son état se fut dégradé, il est mort lundi.
Le journaliste, dont
le nom complet est Loucas Mebrouk Von Zabiensky et le pseudonyme Lucas
Dolega, travaillait pour EPA depuis avril 2006. Il est le seul journaliste à
avoir été tué lors de la révolution tunisienne. Depuis l'annonce de son
décès, deux pages sur le réseaux social Facebook ont été créées pour lui
rendre hommage. De nombreux contributeurs tunisiens y louent son
"courage".
La France a déploré lundi la violence "disproportionnée" qui a
provoqué sa mort, demandant que "toute la lumière" soit faite sur ses
circonstances.
Lucas Mebrouk a été "victime d'un acte homicide délibéré",
selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard
Valero.
De son côté, l'Union des photographes professionnels (UPP) a fait
part de sa "tristesse". "C'est toute la profession des photographes comme
celle des journalistes qui est en deuil", écrit-elle dans un
communiqué.
L'UPP "exige qu'une enquête puisse explorer la piste d'un acte
intentionnel de tuer", rappelant que "l'exercice de cette profession est
rendu de plus en plus difficile".
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