Le quotidien britannique The Times et le Sunday Times ont dévoilé
aujourd'hui leurs nouveaux sites en ligne, qui seront d'accès payant à
compter du mois de juin dans le cadre d'une offensive déclenchée par le
magnat Rupert Murdoch pour en finir avec la culture de la gratuité en
ligne. Les deux titres disposent désormais de sites distincts, celui du
Times mettant davantage l'accès sur l'information immédiate tandis que
celui du Sunday Times accorde plus d'importance aux magazines, illustrés
de photos et vidéos.
L'introduction d'un péage donnant accès aux deux sites - 1 livre par
jour ou 2 livres par semaine - pourrait faire fuir 90% des quelque 21
millions de visiteurs uniques qui étaient jusqu'ici enregistrés chaque
mois sur le site commun gratuit du Times et du Sunday times, selon une
évaluation du groupe News International, filiale du groupe News Corp. de
Rupert Murdoch. Cette évaluation pourrait être optimiste si l'on en
croit les enquêtes réalisées ces derniers mois au Royaume-Uni, qui
indiquent que 5% seulement des usagers de sites d'information
généralistes sont prêts à payer un accès aux contenus en ligne.
Dans le cas du Times et du Sunday Times, les 2 à 4 millions de fidèles
prêts à payer constitueraient une cible motivante aux yeux des
annonceurs publicitaires. "Je pense que nous allons perdre un grand
nombre de lecteurs qui faisaient en fait du lèche-vitrine", a ainsi
déclaré le directeur de la rédaction du Times, James Harding, dans une
interview à la BBC, dont le site est régulièrement attaqué par Murdoch
pour sa politique d'absolue gratuité. Il est grand temps d'arrêter
"d'offrir gracieusement nos contenus éditoriaux", a-t-il ajouté. "Nous
avons le sentiment que cela déprécie la valeur de nos contenus
journalistiques et la valeur du Times".
Les médias britanniques en difficulté observeront avec le plus grand
intérêt le résultat du pari de Rupert Murdoch. Il sera "riche
d'enseignements pour l'avenir du journalisme et sur la volonté des
lecteurs de payer pour accéder à l'information", a commenté la BBC.
L'instauration d'un péage par Rupert Murdoch s'accompagne d'une
offensive pour limiter la reprise sans contrepartie financière des
contenus d'information produits par son groupe par des opérateurs comme
Google ou Microsoft.
Vos réactions
Payer pour de l'abstraitsur internet !
Non mas ça va pas la tête !
Et en + c'est en Anglais !
Berk !
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