Soudan : Deux journaux victimes de la censure
Les forces de sécurité soudanaises ont fait
irruption mercredi dans les locaux de deux journaux, déchirant des articles
prêts à être publiés, en dépit d'un décret de 2009 mettant fin à la censure de
la presse écrite, a-t-on appris auprès d'employés de ces publications.
Les forces de l'ordre se sont rendues dans les locaux d'Ajras al-Hurriya, un
journal proche des anciens rebelles sudistes, et dans ceux du quotidien
indépendant Al-Sahafa, confisquant certains articles.
"Trois officiers sont venus au journal et ont déchiré du matériel ainsi que
des éditoriaux prêts à être imprimés", a déclaré à l'AFP le rédacteur en chef
adjoint d'Ajras al-Hurriya, Fayez al-Sleik.
"Nous avons en conséquence décidé de ne pas faire paraître l'édition (de
jeudi) pour protester contre la pré-censure des autorités", a-t-il ajouté.
Des membres des forces de sécurité se sont également rendus dans les locaux
d'Al-Sahafa et exigé de voir des articles et éditoriaux, a déclaré un employé.
Ces interventions surviennent quelques jours après la suspension par les
autorités de la parution de Raï al-Chaab, journal de l'opposant islamiste Hassan
al-Tourabi, lui-même arrêté dimanche.
En septembre 2009, le président Omar al-Béchir avait annoncé la levée
immédiate de la censure d'Etat sur la presse écrite, un décret mettant fin à la
"pré-censure" effectuée par les services de renseignement qui passaient chaque
soir dans les rédactions pour purger les journaux de sujets jugés trop sensibles
par le pouvoir.
Une trentaine de titres en arabe et en anglais représentant différentes
tendances politiques -communistes, islamistes, pro-gouvernementaux...- sont
publiés au Soudan, pays de 39 millions d'habitants partagé entre le Nord
majoritairement musulman et le Sud chrétien.
M. Béchir a été reconduit à la présidence en avril à l'issue des premières
élections multipartites en près de 25 ans.
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