05/12/2018 20:35

Gilets Jaunes: L'Elysée annonce que la hausse des taxes sur le carburant n'est pas suspendue mais "annulée" - Emmanuel Macron ne rétablira pas l'impôt sur la fortune

Le point à 22h00: 

L'exécutif a tenté un geste fort mercredi soir, à trois jours d'une mobilisation à haut risque des "gilets jaunes", en renonçant "pour l'année 2019" aux augmentations de taxes sur les carburants.
Les hausses de ces taxes prévues pour le 1er janvier sont "annulées pour l'année 2019", a affirmé le ministre de la Transition écologique François de Rugy sur BFM TV.
"Comme ça il n'y a pas d'entourloupe", a-t-il assuré lors d'un débat avec des "gilets jaunes": "Le président (Emmanuel Macron) je l'ai eu au téléphone il y a quelques minutes. Il m'a dit: +Les gens ont eu l'impression qu'il y avait une entourloupe, qu'on leur disait c'est une suspension mais hop, ça reviendra après+".
L'annonce est intervenue à la fin d'une journée marquée par la très forte inquiétude de l'exécutif face à une mobilisation jugée toujours plus "incontrôlable" et "insaisissable", selon les mots du Premier ministre Edouard Philippe.
Le président Emmanuel Macron a demandé lors du Conseil des ministres "aux forces politiques et syndicales, au patronat de lancer un appel clair et explicite au calme", a rapporté le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

"Ce qui est en jeu, c'est la sécurité des Français et nos institutions. Je lance ici un appel à la responsabilité", a dit pour sa part Édouard Philippe lors d'un discours devant l'Assemblée.
"Tous les acteurs du débat public, responsables politiques, responsables syndicaux, éditorialistes et citoyens, seront comptables de leurs déclarations dans les jours qui viennent", a-t-il ajouté.
Édouard Philippe a soumis aux députés dans l'après-midi une déclaration défendant ses annonces d'un abandon dans le budget 2019 de la hausse de la taxe carbone, d'un gel des tarifs du gaz et de l'électricité cet hiver, et du renoncement à durcir le contrôle technique automobile avant l'été, toutes mesures répondant à des demandes des "gilets jaunes".
"La hausse de cette taxe est désormais abandonnée dans le PLF 2019. Elle ne sera pas dans le PLF 2019 et toute solution devra être issue du débat", a dit en conclusion des débats M. Philippe, qui n'avait pas exclu dans l'après-midi que la hausse soit inscrite dans un budget rectificatif "au printemps", à l'issue des débats conduits en région. Il a enfin jugé "nécessaire" un débat sur la réforme de l'Impôt sur la fortune (ISF).

Edouard Philippe a exclu en revanche que le vaste débat citoyen sur les impôts et les dépenses publiques débouche sur "la création de nouvelles taxes" ou "une augmentation des déficits". La déclaration a été approuvée par 358 voix contre 194.

20h31: L'Elysée dit redouter la venue samedi à Paris de "plusieurs milliers de personnes" pour "casser et tuer"

20h08: L'augmentation des taxes sur le carburant au 1er janvier n'est pas "suspendue, ni différée", mais bien "annulée", annonce l'Elysée à FranceInfo

19h56: Le président Emmanuel Macron s'est opposé mercredi, au cours du Conseil des ministres, à tout rétablissement de l'Impôt sur la fortune (ISF), a rapporté l'Elysée à l'AFP, confirmant une information des Echos.

"Nous ne détricoterons rien de ce qui a été fait depuis dix-huit mois", a déclaré le chef de l'Etat selon cette source. La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, s'était auparavant dite prête à proposer de "rétablir l'ISF" si les évaluations du nouveau dispositif qui le remplace ne sont pas concluantes.
L'ISF, dont le rétablissement est une demande de nombreux "gilets jaunes", a été transformé début 2018 en impôt sur la fortune immobilière (IFI), une promesse de campagne d'Emmanuel Macron qui recentre sur les seuls biens immobiliers l'impôt sur la fortune, appliqué aux foyers dont le patrimoine dépasse 1,3 million d'euros. 
Le Parlement avait prévu il y a un an la mise en place d'une "mission d'évaluation", chargée de mesurer les effets de la réforme "en termes d'investissement dans les entreprises" et de "répartition des richesses".
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a assuré mercredi matin que "ce sujet-là n'est pas sur la table", demandant "18 à 24 mois pour que la mesure fasse son plein effet". Il a ajouté que "si quelque chose ne marche pas, on n'est pas idiot, on va le changer". 
Le Premier ministre Edouard Philippe a affirmé ensuite à l'Assemblée ne pas redouter "un débat" sur l'ISF.

19h14: Joint par franceinfo, l'Elysée dit s'attendre à un mouvement "d'une grande violence" samedi, à Paris. Les remontées du terrain sont "extrêmement inquiétantes" avec le resserrement du mouvement sur "un noyau dur de plusieurs milliers de personnes" qui viendraient "pour casser et pour tuer", assure la présidence.

17h51: Un chauffeur routier a été interpellé cet après-midi après avoir tenté de forcer un barrage tenu par des "gilets jaunes" au péage de l'A7 à Valence nord dans la Drôme rapporte France Bleu Drôme Ardèche. "La police a alors tiré dans la direction du chauffeur pour l'obliger à s'arrêter, ce qu’il a fait quelques dizaines de mètres plus loin.", indique FranceInfo.

ers 15H30, au péage de Valence-Nord sur l'autoroute A7 où des "gilets jaunes" filtraient la circulation, un chauffeur de poids lourd a tenté de forcer le barrage, a précisé la même source, confirmant une information du site internet du Dauphiné Libéré.
"Il s'est vu interdire l'entrée de l'A7 et il a perdu son sang froid", a ajouté cette source à l'AFP. Alors qu'il roulait en direction du péage, des motards de la police sont intervenus pour écarter les manifestants afin d'éviter tout blessé, mais un policier s'est "retrouvé seul face au camion et a tiré en l'air". Son tir a cependant touché "le haut du pare-brise côté passager" du poids lourd, sans faire de blessé, selon la même source.
Le chauffeur, âgé de 51 ans, a stoppé son véhicule et a été placé en garde à vue. Il n'était pas sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiant.

17h41: Le syndicat de police Vigi a déposé un préavis de grève illimitée à partir de samedi, jour de l'acte 4 de la mobilisation des "gilets jaunes."

"Notre hiérarchie va encore nous envoyer prendre les coups à sa place et à la place du gouvernement", peut-on lire.

17h15: Le Parti socialiste annonce le report de l'inauguration de son siège d'Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne initialement prévue le 15 décembre. Le parti ne souhaite pas donner l'impression de "faire la fête" quand les "gilets jaunes" manifestent pour leurs fins de mois, selon FranceInfo. "On revoit notre calendrier pour ne pas être déconnecté, être au plus près de l'actualité", a confirmé l'entourage du premier secrétaire, Olivier Faure.

16h57: Sur le site de l'Eglise catholique de Paris, l'Archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, appelle au dialogue. S'il admet comprendre "la peine de ceux qui manifestent pacifiquement et luttent pour conserver une vie digne, je dénonce la violence scandaleuse de ceux qui en profitent pour saccager notre ville, je salue le courage des services de police et de gendarmerie et je m’unis au souci de nos gouvernants qui cherchent des réponses à la crise".

16h40: Pour le président des députés Les Républicains Christian Jacob, Emmanuel Macron est le "vrai responsable".

"Le vrai responsable, il est à l'Elysée" et "puisse cette crise lui ouvrir les yeux", a-t-il lancé à l'Assemblée sous les huées de la majorité.

16h36: Nicolas Dupont-Aignan sur Twitter , après le discours d'Edouard Philippe: 

"Du haut du Perchoir, le Premier ministre répète comme un perroquet les éléments de langage d'En Marche. Aucune remise en question, aucune perspective, aucune solution. Une inconscience qui oublie la détresse des "gilets jaunes"!"

16h31:  Le premier ministre Edouard Philippe annule sa visite en Corse qui était prévue les 9, 10 et 11 décembre, annonce France 3 Corse

16h22/ Le syndicat SUD-Rail et la CGT du groupe Lafarge-Holcim ciment appellent manifester samedi avec les "gilets jaunes" dans toute la France. Mais surtout, le syndicat ferroviaire appelle les cheminots à laisser les "gilets jaunes" voyager "gratuitement" en train.

15h37: Marine le Pen: "J'ai un conseil à donner à Emmanuel Macron. Parlez leur aux gilets jaunes, avant samedi. Ne restez pas caché à l'Elysée"

"Quand on est un homme politique, on est responsable . Et on est responsable de sa politique"

"La place du président de la République est de parler aux français"

"Ces mesures sont un simple délais. Je demande la suppression pure et simple de ces taxes."

15h06: Edouard Philippe s'exprime à l'Assemblée nationale:

"Ce débat est l'occasion de regarder cette colère en face", déclare Edouard Philippe, devant l'Assemblée nationale. "La démocratie représentative est elle aussi, dans une certaine mesure, contestée par cette colère", a-t-il ajouté.

"Aucun taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation"

"Cette colère, c'est celle de la France qui travaille"

"Si nous ne trouvons pas les bonnes solutions alors nous n'appliquerons pas ces taxes [suspendues]", annonce également le Premier ministre.

"Fixer le cap et le tenir est une nécessité pour gouverner la France"

"Nous ne voulons pas léguer à nos enfants une dette incontrôlable et grever leur pouvoir d'achat. C'est le courage que nous devons avoir"

"La question est de savoir comment on fait mieux avec les dépenses publiques"

Je suis persuadé que le cap que nous avons fixé en mai 2017 était le bon", affirme Edouard Philippe.

"La hausse du SMIC sera de l'ordre de 3% [en janvier 2019]", annonce Edouard Philippe.

Edouard Philippe se dit également ouvert à une prime de pouvoir d'achat évoquée par Xavier Bertrand

"Aux casseurs, nous leur ferons face et nous serons intraitables"

14H38: La FNSEA annonce que les agriculteurs manifesteront toute la semaine prochaine, à des dates différentes selon les territoires, afin de protester contre l'"agri-bashing" et réclamer la mise en oeuvre des ordonnances de la loi Alimentation. 

"Il n'y a pas une date unique, il y a une semaine", a déclaré la présidente du syndicat majoritaire Christiane Lambert, à l'issue d'une réunion pour déterminer les modalités de la mobilisation.

13h51: La situation a dégénéré ce matin devant le lycée Jacques-Monod de Saint-Jean-de-Braye dans le Loiret. Un jeune homme a été blessé à la tête. par un tir de Flash-Ball, selon des témoins cités par France 3 Centre Val-de-Loire.

13h45: Trois suspects placés en détention provisoire pour les dégradations commises à l'intérieur de l'Arc-de-Triomphe

13h37: "Le message d'Edouard Philippe à l'Assemblée nationale sera fort", a déclaré Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, à la suite du Conseil des ministres. "Ce qu'il se passe dans le pays a un caractère inédit. Il y a une grande violence dans les mots et dans les actes (...) Cela vient de loin", a-t-il ajouté.  Et de poursuivre: "Le président a demandé aux syndicats, au patronat, de lancer un appel au calme", a-t-il poursuivi. "Nous croyons à la démocratie. La violence n'est en rien légitime (...) Le moment que nous vivons n’est plus à l’opposition politique mais à la république"

13h01: Le point sur la situation à la mi-journée

Au lendemain des annonces du gouvernement, des «gilets jaunes» poursuivent mercredi leurs actions, ciblant toujours des dépôts pétroliers, routes et zones commerciales, avec toujours des stations-services à court de carburants.

Des dépôts pétroliers toujours bloqués

Aucun camion-citerne ne pouvait quitter mercredi matin le dépôt pétrolier du Mans (Sarthe), bloqué depuis dimanche soir. Des «gilets jaunes» se «relaient» sur le barrage, leur nombre pouvant varier au cours de la journée «d’une quinzaine à 200», a indiqué à l’AFP un employé de l’entreprise.

Le dépôt pétrolier de La Mède (Bouches-du-Rhône), touché par un mouvement social depuis fin novembre, était bloqué mercredi, selon l’entreprise Total, tout comme celui de Grand-Puits, en Seine-et-Marne.

En revanche, les entrepreneurs indépendants de travaux publics qui bloquaient depuis sept jours les dépôts pétroliers de Lorient (Morbihan) et Brest (Finistère), ont quitté les lieux.

En Loire-Atlantique, des barrages filtrants persistent près de la raffinerie Total de Donges et du port de Saint-Nazaire, selon la préfecture.

Pénuries de carburant

Suite à ces blocages, des pénuries d’essence affectent toujours certaines régions, principalement la Bretagne, la Normandie, les Pays de la Loire et le sud-est (Gard, Var, Hérault, Alpes-Maritimes).

Le pétrolier Total, qui possède 2.100 stations-service en France, sur les 11.000 existantes, en comptabilisait 145 en rupture totale dans la matinée, un chiffre «à peu près stable» ces deux derniers jours. Fonctionnant à l’aide des contributions des automobilistes, l’application Essence&co recensait elle plus de 600 stations touchées en milieu de matinée, dont 250 en rupture totale.

Une dizaine de stations-service sont à sec ou en manque de carburants autour de Lyon, situation due à «une surconsommation ponctuelle», selon la préfecture.

Mais après le déblocage du dépôt de Lorient, «la situation va se résorber progressivement», a tenu à rassurer la préfecture du Morbihan dans un communiqué. Dans le Finistère aussi, la situation revient peu à peu à la normale.

Routes et zones commerciales toujours affectées

Sur le réseau autoroutier, Vinci fait toujours état mercredi de plusieurs manifestations et barrages, notamment sur l’A9 dans l’Hérault, au niveau des péages de Frontignan, Saint-Jean-de-Védas ou Lunel, sur l’A54 dans le Gard, sur l’A50 à proximité de la Ciotat (Bouches-du-Rhône) ou Sanary-sur-Mer (Var).

Plusieurs entrées de l’A7 sont aussi inaccessibles dans le Vaucluse, notamment à Orange ou Bollène.

Un barrage est signalé à l’entrée de l’A10 à Châtellerault (Vienne), et des manifestants sont rassemblés autour de certains accès de l’A10 et de l’A62 en Gironde et dans le Lot-et-Garonne, ou au niveau du péage de Biriatou à la frontière franco-espagnole, sans toutefois empêcher les véhicules de passer.

L’accès à l’aéroport de Marignane, près de Marseille, était aussi perturbé mercredi matin par «un barrage filtrant», a indiqué l’aéroport dans un tweet.

Dans le Tarn, un cortège rassemblant engins de BTP, tracteurs et véhicules légers a mené mercredi matin une opération escargot depuis Réalmont, en direction d’Albi.

En Dordogne, quelques dizaines d’entreprises de BTP se sont jointes au mouvement pour protester contre la fin programmée de l’avantage comparatif pour le gazole non routier, qui les mettrait en péril.

Des «gilets jaunes» ont également poursuivi les blocages de poids-lourds sur les routes, laissant souvent passer les voitures de particuliers comme dans le Gard ou dans le Lot.

Un peu partout en France, des manifestants continuent d’investir des ronds-points et des zones commerciales, comme dans le Finistère, en Seine-Maritime, à Nîmes autour d’une plateforme Auchan, ou à Lannion (Côtes d’Armor), où des «gilets jaunes» ont bloqué tôt dans la matinée l’entreprise Nokia, selon Ouest France et Le Télégramme.

Appels à manifester samedi

Sur les réseaux sociaux, les manifestants de nombreuses régions appellent mercredi à se mobiliser une nouvelle fois ce samedi.

Les fédérations CGT et FO du secteur du transport routier ont eux appelé à la grève à partir de dimanche soir 22H00 et pour une durée indéterminée afin de défendre le pouvoir d’achat.

12h33: Plusieurs dizaines de lycées étaient perturbés ou bloqués en France ce matin, au troisième jour de la mobilisation contre les réformes du gouvernement réactivée dans la foulée de la contestation des "gilets jaunes", selon des sources concordantes.
Les lycéens contestataires et leurs représentants syndicaux appellent à l'abandon des réformes du lycée, du baccalauréat et de la loi adoptée l'an dernier pour organiser l'entrée à l'université. Les syndicats lycéens ont appelé à intensifier le mouvement demain par une "mobilisation générale", davantage par des blocages d'établissements que par des manifestations dans la rue. Dans la matinée, le ministère de l'Education recensait des perturbations, blocages de lycées ou incidents dans plusieurs académies, notamment Marseille et Créteil, deux des points chauds de la mobilisation de ces derniers jours. Vingt lycées sont bloqués ou perturbés dans la région de Marseille et 24 perturbés dont 8 complètement bloqués en région parisienne, a-t-on indiqué au ministère. D'autres perturbations ont été recensées dans l'académie de Lyon et de Toulouse.
Ce matin, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a estimé que la mobilisation lycéenne avait stagné entre lundi et mardi, avec "autour de 200 lycées bloqués sur un peu plus de 4000" en France, soit "à peu près 5%". Déplorant une "violence qu'on n'a jamais vue", le ministre en a appelé à la "responsabilité de chacun". "Ce qui se passe là est dangereux" et "quatre lycéens se sont blessés assez grièvement" ces derniers jours, souvent "en voulant enflammer des poubelles", a-t-il souligné.

12h17: Marine Le Pen a déploré ne pas disposer de temps de parole lors du débat aujourd'hui à l'Assemblée sur le plan du gouvernement de sortie de crise des "gilets jaunes".
Cet après-midi, lors du débat à l'Assemblée nationale sur la crise des 'gilets jaunes', aucun temps de parole pour le Rassemblement national, premier parti d'opposition", a dénoncé sur Twitter la présidente du RN, dont l'électorat soutient fortement le mouvement des "gilets jaunes" selon plusieurs études. Le RN, qui compte six députés à l'Assemblée, n'a pas de groupe politique, ce qui ne lui donne pas de droit automatique à un temps de parole. Cinq minutes ont toutefois été accordées aux non-inscrits pour ce débat, et c'est au tour du député non inscrit des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, de se les voir accorder. Les non-inscrits doivent "tourner" pour ces prises de parole.
Marine Le Pen considère que l'Assemblée nationale n'est "pas représentative" et réclame une réforme du mode de scrutin, actuellement majoritaire, pour qu'il devienne proportionnel.
12h03: Comment va se passer la procédure utilisée cet après-midi à l'Assemblée nationale ?

Débat sur la crise des «gilets jaunes» et in fine vote des députés sans engagement de la responsabilité du gouvernement: la procédure utilisée mercredi par Édouard Philippe est prévue par la Constitution mais n’a jamais été mise en œuvre sur un sujet brûlant d’actualité.

En lieu et place des traditionnelles questions au gouvernement et du vote reporté sur le projet de loi justice, le chef du gouvernement fera une déclaration «sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d’achat».

Elle sera suivie de 3H30 au total d’interventions d’orateurs des groupes politiques, dont la moitié du temps pour les oppositions - les non-inscrits n’ont que 5 minutes, ce qu’a déploré Marine Le Pen (RN) privée d’intervention.

En fin de journée, un vote sur la déclaration du gouvernement aura lieu dans les salons voisins de l’hémicycle, durant 30 minutes. Le résultat ne devrait pas être connu avant 20H00.

Bis repetita jeudi devant le Sénat, mais avec un débat resserré et sans scrutin.

«Le vote (mercredi) sera regardé. J’ai confiance», a déclaré mardi le Premier ministre devant les députés de la majorité.

Le gouvernement a décidé de recourir à l’article 50-1 de la Constitution, introduit par la réforme de 2008, qui prévoit qu’une telle déclaration est possible, «de sa propre initiative ou à la demande d’un groupe parlementaire», sur «un sujet déterminé».

«S’il le décide», est organisé un vote sans engagement de sa responsabilité, c’est-à-dire sans risque de devoir démissionner en cas de mise en minorité, ce qui est bien différent de l’article 49. Ce dernier prévoit un engagement de responsabilité sur un programme ou une déclaration de politique générale (49-1) ou encore sur un texte (49-3).

Par un courrier mardi au chef du gouvernement, transmis à l’AFP, les députés communistes ont d’ailleurs demandé communication du texte sur lequel ils auront à voter, ce qu’Huguette Bello (La Réunion) a appelé le «document de sortie de crise», tellement la procédure leur paraît incongrue.

Les déclarations suivies de débats, sur la base du 50-1, sont relativement fréquentes et sur des sujets très variés: sur l’avenir de l’Union européenne en octobre 2017, sur les opérations extérieures un an avant, sur la fin de vie, l’accord européen sur la Grèce, l’accueil des réfugiés et l’agriculture en 2015.

Les votes sont beaucoup moins courants, et ont porté jusqu’alors sur les programmes de stabilité budgétaire transmis à Bruxelles, comme en avril dernier. Le premier usage de l’article 50-1, en 2010, avait permis un débat d’orientation sur les finances publiques, avec vote à la clé. Mais sans engagement de responsabilité, ce qu’avaient déploré certains députés.

11h33: Plus de 200 entreprises ont été dégradées à Paris lors de la dernière journée de mobilisation des «gilets jaunes», le 1er décembre, selon un premier bilan publié mercredi par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI).

«142 entreprises ont été fortement affectées (vitrines détruites, traces de fumées, magasins +pillés+) conduisant dans certains cas à la fermeture de commerces», indique la CCI Paris-Ile de France, dans un communiqué.

«95 entreprises ont été plus légèrement affectées (vitrines étoilées, fendues ou rayées, tags, jets de peinture, décorations de Noël dégradées)», poursuit la CCI.

Samedi, Paris a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine qui ont débouché sur d’impressionnants dégâts commis par des manifestants.

Les dégradations sont majoritairement intervenues dans des quartiers centraux de la capitale, près des Champs-Élysées, du Louvre, de l’Opéra ou encore de la place de la Bastille.

La CCI souligne qu’une «part importante d’agences bancaires ont été dégradées», pointant notamment des distributeurs détruits.

11h00: La maire de Paris Anne Hidalgo, qui ne souhaite "pas que l'on interdise les manifestations, invite le ministre de l'Intérieur à "mettre en place des dispositifs de sécurité en conséquence".

"Je condamne ces violences. Elles ne doivent pas se reproduire une troisième fois. Les habitants, les commerçants et les policiers sont soumis à trop rude épreuve. Mais je ne veux pas que l'on interdise les manifestations pour autant", a-t-elle déclaré. Et d'ajouter: "Paris appartient à tous les Français et c'est leur droit de venir manifester dans notre ville pour interpeller le gouvernement. Le ministre de l'Intérieur doit mettre en place des dispositifs de sécurité en conséquence".

10h50: La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a mis en garde ce matin sur LCI contre "le chaos", qui , pour elle, ne va pas "résoudre les problèmes des fins de mois" des "gilets jaunes". Avant d'estimer qu'il est temps de "se mettre autour de la table" pour "trouver des solutions". "La colère, la souffrance, le ressentiment, l'inquiétude: tout ça est vrai. Mais la violence, c'est autre chose, la violence de quelques-uns sur les autres, ça menace la liberté d'expression", a-t-elle déclaré.

10h15: Ce qu'il faut retenir ce matin

L’exécutif défend mercredi son plan de sortie de crise devant l’Assemblée nationale, au lendemain d’annonces visant à apaiser les «gilets jaunes» et à réduire le risque d’un nouveau week-end de violences.

Le Premier ministre Édouard Philippe doit faire à 15H00 une déclaration «sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d’achat» devant les députés. Elle sera suivie de 3H30 au total d’interventions d’orateurs des groupes politiques, la moitié du temps étant dévolu aux oppositions.

La procédure est prévue par la Constitution, mais elle est assez rare, et n’a jamais été mise en œuvre sur un sujet brûlant d’actualité.

Pour le gouvernement - qui répètera l’opération jeudi au Sénat, cette fois sans vote -, il s’agit d’enfoncer le clou après l’annonce d’un moratoire de six mois sur la hausse de la taxe carbone, d’un gel des tarifs du gaz et de l’électricité cet hiver, et du renoncement à durcir le contrôle technique automobile avant l’été.

Le gouvernement craint aussi une extension de la colère à d’autres secteurs.

Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a annoncé mercredi le report des ordonnances attachées à la loi Alimentation en raison du mouvement des «gilets jaunes». La FNSEA, qui a annoncé par la voix de sa présidente Christiane Lambert, que les agriculteurs se rendraient «dans la rue très prochainement pour dire stop au matraquage des agriculteurs», doit déterminer mercredi le jour de la mobilisation.

La situation est également tendue dans les lycées. Mardi, de nouveaux incidents ont éclaté devant des établissements de la région parisienne, et Marseille reste particulièrement touchée.

Avant qu’Édouard Philippe ne prenne la parole, de nombreux ministres étaient mobilisés sur le front médiatique. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a réaffirmé mercredi que si l’exécutif ne trouvait «pas de solution» à l’issue de la concertation menée jusqu’au 1er mars, il «renoncera» définitivement à la hausse des taxes.

M. Griveaux a également entrouvert la porte à un possible rétablissement de l’Impôt sur la fortune (ISF), mais seulement après une évaluation par le Parlement, vraisemblablement à partir de «l’automne 2019».

Ces mesures, parmi les plus demandées par les «gilets jaunes», et que presque toute la classe politique - à l’exception des écologistes - préconisait, constituent un recul pour l’exécutif, qui insistait jusqu’à ces derniers jours sur sa détermination à «garder le cap» fiscal de la transition écologique.

Emmanuel Macron et son Premier ministre ont fini par considérer qu’elles s’imposaient après trois semaines de blocages dans toute la France, ponctuées par deux samedis émaillés par des scènes d’émeutes, en particulier à Paris.

Image troublante sur l’état de tension du pays: le président a été hué et insulté lors d’une visite surprise en fin de journée mardi à la préfecture du Puy-en-Velay, qui avait été incendiée samedi. La cote de confiance du chef de l’État s’est effondrée à 23% (-6), selon un sondage Ifop-Fiducial.

«Le gouvernement a été trop techno et trop long à répondre», a estimé la secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.

Selon un conseiller de Matignon, il n’est «pas sûr que l’exécutif ait tout mis sur la table». Quelques cartes, dont une suppression anticipée de la taxe d’habitation, resteraient à jouer.

Selon un sondage BVA publié mardi soir, sept Français sur dix considèrent qu’un report de la hausse des prix des carburants prévue au 1er janvier justifierait l’arrêt des manifestations.

Mais partout en France, les appels à se mobiliser une nouvelle fois ce samedi sont pour l’heure maintenus.

Éric Drouet, l’un des instigateurs les plus connus du mouvement, a appelé à «retourner à Paris» samedi, «près des lieux de pouvoirs, les Champs-Élysées, l’Arc de Triomphe, Concorde».

10h11: Depuis ce matin, les cours à l'université de Tolbiac, à Paris, ont été annulés. L'accès aux salles a été bloqué par des barricades de chaises et de tables. Les étudiants sont mobilisés contre la hausse des inscriptions pour les élèves étrangers. 

10h03: Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez a réclamé aujourd'hui une instauration provisoire de l'état d'urgence pour éviter un nouveau "samedi noir" à l'occasion des manifestations des "gilets jaunes".

"La première priorité cette semaine, c'est d'assurer que samedi on ne revive pas le même samedi noir", a déclaré Wauquiez sur France 2, souhaitant "une sortie de crise" et que "notre pays ne s'abîme pas dans le chaos". "Je pense que l'état d'urgence temporairement permet donner à nos policiers et à nos gendarmes les moyens d'agir correctement, c'est pour ça que je plaide pour ça", a-t-il dit.

L'état d'urgence permet à la fois "de protéger les forces de l'ordre et de protéger les gilets jaunes qui veulent défiler pacifiquement sans être pris en otage", a argumenté le président de LR, en mettant en avant la possibilité de recourir aux "interdictions de manifester" et aux "perquisitions administratives". 

La question d'un retour à l'état d'urgence, que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner ne semblait pas exclure dimanche, n'est "pas à l'ordre du jour", a assuré lundi son secrétaire d'État Laurent Nuñez.

09h44: Les ordonnances attachées à la loi Alimentation sont «reportées» en raison du mouvement des «gilets jaunes» et seront appliquées «en janvier ou en février», a déclaré mercredi le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume sur CNews.

Au moment où le pouvoir d’achat est au cœur des contestations, ces ordonnances sur le relèvement du seuil de revente à perte et les promotions «sont reportées parce que ce matin il y a d’autres sujets d’actualité», a dit le ministre.

Elles devaient être présentées ce mercredi en conseil des ministres, notamment celle sur le relèvement du seuil de revente à perte et la limitation des promotions. Elles sont censées améliorer la rémunération des agriculteurs.

«Les conclusions des Etats généraux (de l’Alimentation) seront mises en oeuvre par le gouvernement et les ordonnances seront prises pendant les négociations commerciales qui ont démarré», a tenté de rassurer M. Guillaume, deux jours après l’annonce par la FNSEA d’une manifestation nationale des agriculteurs.

«Les ordonnances seront appliquées en janvier ou en février», soit avant la fin des négociations annuelles avec la grande distribution, a-t-il insisté.

«Aujourd’hui, il n’est plus possible que les agriculteurs se fassent étrangler dans les négociations commerciales, a affirmé le ministre.

«Le pouvoir d’achat des agriculteurs n’est pas en opposé au pouvoir d’achat des citoyens», a-t-il dit, plaidant pour «une juste répartition de la valeur».

09h38: Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a appelé mercredi les «gilets jaunes» à ne plus manifester après le «geste fort du gouvernement».

«Nous avons fait un geste fort qui était demandé, la semaine dernière, par toutes les forces politiques, syndicales et les gilets jaunes que nous avons rencontrés, pour avoir une phase de dialogue, de négociation, d’apaisement», a lancé François de Rugy sur Europe 1.

«Il doit donc se traduire aussi concrètement par le fait que les manifestations cessent, qu’il n’y ait plus d’appel à manifester. (....) Qu’ils cessent les appels à la manifestation qui, on le sait, déraperont dans la violence comme samedi dernier», a poursuivi le ministre de la Transition écologique.

Le ministre a également précisé que les tarifs du gaz allaient baisser «de 1 à 3%», «de façon certaine». Pour les tarifs de l’électricité «nous travaillons à un certain nombre de mesures qui vont permettre de ne pas avoir de hausse», a-t-il assuré.

09h02: Le porte-parole du gouvernement a déclaré mercredi que l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) pourrait être supprimé s'il est prouvé après évaluation qu'il ne fonctionne pas. Benjamin Griveaux a précisé sur RTL que l'IFI pourrait faire l'objet d'une évaluation à l'automne 2019. Le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), transformé l’an dernier en impôt sur la fortune immobilière, est l’une des revendications des "Gilets jaunes", relayée par des responsables politiques et syndicaux.

À la question de savoir si ce dispositif pourrait être supprimé, le porte-parole a répondu : "Ce sujet-là n'est pas sur la table mais en revanche, on l'évalue, on le contrôle, que ça se fasse au Parlement". L'idée est "voir si cet argent" est "fléché dans nos PME pour les développer, pour qu'elles innovent, qu'elles investissent, pour qu'elles embauchent".

08h27: "Je suis favorable à l'instauration de l'état d'urgence afin de protéger les forces de l'ordre et les "gilets jaunes" qui veulent manifester sans être pris en otage par les casseurs", a tweeté ce mercredi matin le président des Républicains qui ne veut pas revivre un "quatrième samedi noir".

06h56 : Le mouvement des Gilets jaunes est rejoint depuis quelques heures par des lycéens et des étudiants. A Paris, le campus Censier (Sorbonne Nouvelle, Paris III) est bloqué depuis le 3 décembre. L'Assemblée générale (AG) qui a eu lieu ce 4 décembre a voté la reconduite du blocage pour les 5 et 6 décembre. Comme l'a communiqué l'administration, «toute activité administrative [et l']enseignement» sont à l'arrêt. A Tolbiac également, campus qui dépend de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, un blocage a été voté et prendra effet à partir du 5 décembre.

06h51: Les fédérations CGT et FO du secteur du transport routier ont appelé à la grève à partir de dimanche soir 22H00 et pour une durée indéterminée afin de défendre le pouvoir d'achat, qualifiant de "miettes" les mesures annoncées mardi par le Premier ministre.

Les deux syndicats sont par ailleurs mécontents d'une récente décision du Conseil d'État qui a annulé les dispositions d'un décret de 2016 fixant des majorations de 25 % et 50 % aux heures supplémentaires des chauffeurs routiers et réclament "une réunion en urgence" au ministère des Transports, dans un communiqué commun.

"Ni le courrier reçu ce jour de Mme la ministre Elisabeth Borne, ni les explications du conseiller social du ministère, ne nous ont convaincu, bien au contraire !", écrivent les deux syndicats de concert dans leur communiqué.

"Nous sommes persuadés que depuis la décision du Conseil d'Etat le verrou des heures supplémentaires majorées a sauté pour le transport routier de marchandises", ajoutent-ils. Le ministère des Transports a immédiatement réagi: "les deux organisations syndicales concernées prennent un mauvais prétexte pour lancer un appel à une grève qui n'a aucune raison d'être", affirme-t-il dans un communiqué, alors que le gouvernement est englué dans le conflit des gilets jaunes.

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Vos réactions

Portrait de MACRON NEWS
5/décembre/2018 - 10h37

En France, depuis les années 2000, plusieurs unités sont chargées des enquêtes sur internet. L'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies (OCLCTIC) mène des enquêtes en matière de crime numérique, tandis que le STRJD (Service technique de recherches judiciaires et de documentation) et l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) luttent contre la cyber-criminalité via des expertises et des investigations. Enfin, l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) est une unité spécialisée dans lutte contre la diffusion d'images pédopornographiques sur internet, et la DCRI dispose d'un pôle dédié à la cyber-criminalité avec des policiers habilités secret défense. Dans le collimateur de ces cyber-flics français : les images pédo-pornographiques, les escroqueries en ligne, les spams, les jeux d'argent illégaux et les incitations à la haine raciale et la haine sociale.

 

Portrait de soly
5/décembre/2018 - 09h32

Ils étaient où les transporteurs routiers en début de mouvement "Gilets Jaunes"? Ils se plaignaient de ne pas pouvoir travailler à cause des Gilets Jaunes. Maintenant, ils veulent surfer sur la vague...

Portrait de soly
5/décembre/2018 - 09h28
onebob a écrit :

quand je verrai hulot ou les riches , acheter des voitures electriques , pas super ecolo mais bon ,au lieux d acheter des gros 4*4 ou suv pour rouler en ville...on fera avancer le schimblik...

Exact, le Hulot avec ses 7 voitures, quel guignol... La transition écologique prétexte, c'est fini plus personne n'est dupe.

Portrait de Raymond C
5/décembre/2018 - 08h59

Je remarque que ce blog a discrètement retiré le gilet jaune de son logo... Il regrette peut-être d'avoir soutenu un mouvement inconscient qui part dans le chaos et va tuer le pays ?

Portrait de Jacques J.
5/décembre/2018 - 08h02
Azérol a écrit :

Enfin les routiers s'y mettent, mieux vaut tard que jamais ...

Oui, ça va être sympa d'avoir une pénurie alimentaire et de médicaments, et plus d'essence dans les stations... Pendant ce temps, nos dirigeants continueront à manger dans les 4 étoiles et à se déplacer en hélico ne vous inquiétez pas pour eux...