08/07/2018 12:31

Yann Moix, poursuivi en diffamation par l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus, qu'il avait qualifié d'"assez antisémite", a été relaxé

L'auteur et chroniqueur Yann Moix, poursuivi en diffamation par l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus, qu'il avait qualifié d'"assez antisémite", a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris en raison d'une erreur de procédure.

Comme l'avait soulevé le conseil de Yann Moix, les juges ont estimé que Renaud Camus n'a "pas rapporté" la preuve des propos litigieux. Sa défense s'est contentée d'en produire "une simple retranscription libre" "réalisée dans des conditions ignorées par le tribunal", ont souligné les juges.

Si la vidéo de ces échanges, tenus le 3 juin 2017 sur le plateau de "On n'est pas couché" sur France 2, est visible sur internet, le tribunal "ne saurait visionner l'émission sur le site internet YouTube afin de suppléer la carence probatoire" de la défense de Renaud Camus, ont-il ajouté.

Sur le plateau, les débats avaient porté sur Renaud Camus, théoricien du "grand remplacement" (par l'immigration) qui menace selon lui la civilisation française.

"Renaud Camus, c'est un écrivain un petit peu misanthrope, assez antisémite", avait déclaré Yann Moix. L'écrivain Charles Consigny l'avait coupé : "Il est pas antisémite". "On va y revenir, en tout cas il est raciste", avait répondu M. Moix.

Renaud Camus, 71 ans, avait attaqué Yann Moix en diffamation, uniquement sur les accusations d'antisémitisme, en lui réclamant 30.000 euros de dommages et intérêts.

"Je suis victime depuis des années d'une sorte de légende urbaine qui s'attache à mon nom" au sujet de l'antisémitisme, avait déploré l'écrivain à la barre, le 1er juin, en l'absence de M. Moix.

Il avait expliqué considérer ces propos comme une résurgence de "l'affaire Camus" qui, en l'an 2000, avait conduit au retrait de la vente d'un de ses livres, "La campagne de France", après que plusieurs personnalités avaient dénoncé son "antisémitisme" - il s'y étonnait notamment du trop grand nombre de collaborateurs juifs d'une émission de France Culture, "Panorama".

L'avocat de Yann Moix avait au contraire soutenu que les propos de l'écrivain ne constituaient qu'une "opinion".

En 2015, Renaud Camus avait été condamné en appel à 4.000 euros d'amende pour provocation à la haine ou à la violence contre les musulmans, pour des propos tenus en 2010.

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Vos réactions

Portrait de batori2
8/juillet/2018 - 13h37

La bien-pensance jugée par le tribunal de l'entre-soit...

Par à dire une décision d'une grande objectivité...