24/05/2018 10:31

Les parents de Naomi Musenga, décédée après un appel au Samu pris à la légère, regrettent de n'avoir toujours aucune réponse sur les circonstances de son décès

Les parents de Naomi Musenga, décédée fin décembre à Strasbourg après un appel au Samu pris à la légère, ont regretté de n'avoir toujours aucune réponse sur les circonstances du décès de la jeune femme de 22 ans.

"Je suis toujours à la recherche de ce qui a tué ma fille", a déclaré Honorine Musenga, la mère de la jeune femme, à l'issue d'une rencontre de deux heures avec le directeur général des hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS).

Cet entretien était prévu depuis début mai pour faire le point sur l'enquête administrative ouverte par l'hôpital sur le décès de Naomi Musenga.

"En entrant, on espérait qu'il y aurait des réponses, mais il n'y a pas grand chose. (...) Nous en sommes encore une fois à ces mêmes questionnements et à cette éternelle attente", a regretté Mme Musenga.

Après la médiatisation de l'enregistrement de l'appel de Naomi Musenga au Samu, dans lequel on entend une opératrice se moquer d'elle, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été saisie par la ministre de la Santé Agnès Buzyn et son enquête "a pris le relais" de l'enquête administrative lancée par les HUS début mai, a précisé mercredi à l'AFP le directeur général Christophe Gautier, avant son entretien avec la famille Musenga.

"L'impression de se faire balader ne fait que continuer", a critiqué Mukole Musenga, le père de Naomi.

Contactée par l'AFP, l'Igas a seulement indiqué "ne donner aucune information sur ses missions en cours".

Pour l'un des avocats de la famille Musenga, Me Mohamed Aachour, "c'est le rendez-vous de la frustration". "L'enquête interne menée par l'hôpital cède la main à celle de l'Igas (...) et de ce fait, ils (la direction de l'hôpital, ndlr) ne sont pas autorisés procéduralement à donner des informations aux parents", a-t-il expliqué.

En parallèle de l'enquête de l'Igas, le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête préliminaire confiée à la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) Grand Est.

Me Aachour a jugé "incompréhensible" qu'une information judiciaire ne soit pas ouverte pour permettre aux parents de Naomi Musenga d'avoir accès aux éléments de l'enquête.

"Cela va faire six mois que leur fille est décédée et six mois qu'ils ont toujours les mêmes questions", a-t-il regretté.

Strasbourgeoise de 22 ans, Naomi Musenga est décédée le 29 décembre 2017 à l'hôpital de Strasbourg, où elle était arrivée plusieurs heures après un premier appel au Samu pour des maux de ventre et des saignements.

L'opératrice du Samu du Bas-Rhin, qui ne l'avait pas prise au sérieux, est pour l'heure suspendue "à titre conservatoire".

Plusieurs plaintes contre X ont par ailleurs été déposées par d'autres opératrices, ainsi que par les HUS, après avoir été menacées par téléphone et sur les réseaux sociaux.

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