14/04/2018 13:01

Scandale Cambridge Analytica: La Commission européenne demande à Facebook de "coopérer pleinement" avec les enquêteurs européens

La Commission européenne a demandé à Facebook de "coopérer pleinement" avec les enquêteurs européens sur le scandale Cambridge Analytica, du nom de la société qui a exploité à leur insu les données personnelles de dizaines de millions d'utilisateurs du réseau social. "Ce qui me préoccupe particulièrement, c'est l'information des citoyens européens touchés par le scandale", a dit la commissaire à la Justice, Vera Jourova, dans un compte-rendu d'une discussion téléphonique "constructive et ouverte" avec la numéro 2 du réseau social américain, Sheryl Sandberg. "On m'a dit que Facebook a commencé à informer les gens cette semaine", a ajouté Mme Jourova, dont les services avaient indiqué la semaine passée que les données de "jusqu'à 2,7 millions" d'Européens "pourraient avoir été transmises à Cambridge Analytica de manière inappropriée", et utilisées à des fins politiques.

"J'ai exhorté Facebook à coopérer pleinement avec les enquêteurs européens, également au plus haut niveau de l'entreprise", a indiqué la commissaire, qui dit avoir "conseillé" que le patron de l'entreprise américaine, Mark Zuckerberg, "accepte l'invitation" à venir s'expliquer devant le Parlement européen. L'autorité britannique chargée de la protection des données, ainsi que l'autorité italienne de la concurrence, ont ouvert des enquêtes visant Facebook. L'instance de coopération des autorités chargées de la protection des données au sein de l'UE, le "G29", s'est également saisie du dossier, offrant son appui aux enquêtes nationales. Facebook a confirmé jeudi à Mme Jourova que d'autres applications que celle liée au scandale de Cambridge Analytica ont pu "récolter les données personnelles des utilisateurs et de leurs amis" sur le réseau social.

"J'ai été informée que Facebook prévoit une vérification approfondie de toutes ces applications, mais que cela prendra beaucoup de temps", a dit la commissaire après sa conversation avec Mme Sandberg. "Nous avons également discuté de la question plus large de l'impact sur les processus démocratiques et les futures élections", a-t-elle précisé, indiquant que la Commission et Facebook poursuivraient leurs échanges "au cours des semaines et des mois à venir". Longuement auditionné cette semaine par des parlementaires américains, Mark Zuckerberg a fait amende honorable pour les "erreurs" passées de Facebook, acceptant le principe d'une régulation des acteurs du monde numérique.

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