24/02/2018 16:30

Aux Pays-Bas, un rapport préconise de taxer davantage les géants du streaming Netflix et Amazon qualifiés de "danger" pour la viabilité du secteur audiovisuel

Les géants du streaming tels que Netflix  et Amazon devraient être davantage imposés aux Pays-Bas pour protéger le secteur audiovisuel du pays, a fait savoir jeudi dans un rapport le Conseil pour la culture, un organisme consultatif.

"La présence et l'influence croissantes des grandes compagnies étrangères ... mettent en péril la viabilité du secteur audiovisuel néerlandais", indique un rapport de 106 pages adressé au gouvernement.

Le Conseil pour la culture, organisme consultatif indépendant, a averti que l'industrie audiovisuelle néerlandaise faisait face à "une dynamique sans précédent" dans un paysage médiatique changeant à une "vitesse fulgurante".

Le conseil a proposé que le gouvernement mette en place des quotas en discussion avec des plateformes de contenu à la demande et ouvre des salles de cinéma pour aider à stimuler la production de films néerlandais.

Il a également recommandé d'investir davantage dans l'industrie locale, grâce à une taxe comprise entre 2% et 5% sur les revenus provenant des productions médiatiques étrangères visionnées dans le pays.

Netflix a prévu de dépenser 8 milliards de dollars en contenu cette année et Amazon a réservé quelque 4,5 milliards de dollars pour le contenu d'Amazon Prime, selon le rapport.

"La compétition est énorme, il y a donc peu de temps et d'argent pour donner au cinéma néerlandais la plateforme qu'il mérite", a-t-il souligné.

La réduction de la visibilité et de l'accès au contenu néerlandais risque d'entraîner "le secteur audiovisuel néerlandais dans une spirale descendante", a prévenu le Conseil, prévoyant une perte de qualité et de pertinence.

Combattre la domination d'Hollywood est devenu un enjeu majeur pour de nombreux pays européens. La France subventionne depuis des années sa propre industrie cinématographique nationale au moyen d'une taxe spéciale sur les diffuseurs privés qui dépendent fortement du contenu fabriqué aux États-Unis.

En mai, le Parlement européen a fixé des quotas pour les sociétés de streaming en ligne, décrétant que 30% de leurs offres devaient être des productions européennes.
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Vos réactions

Portrait de Calogrenant
25/février/2018 - 01h01

Que ces sociétés paient des impôts dans chacun des pays où ils font du chiffre d'affaire. C'est LA seule chose à faire.

Taxer, taxer, taxer. On a que ça à la bouche. Mais après, si vous ne voulez pas vous faire bouffer par des productions étrangères (pas seulement Américaines), arrêtez de faire de la merde ! En France, ces milliards de taxes financent les dernières comédies stupides avec Kad Merad, la bande à Fifi, Dany Boon ou encore JoeyStarr. Les montants alloués pour de vraies oeuvres sont dérisoires, pour ne pas dire nulles.

Et puis merde, préserver sa culture, c'est en créant de la nouveauté, de l'originalité. Pas en tentant de créer des choses plus nulles et stupides qu'à l'étranger. Ca, ce n'est pas de la culture.

 

Toutes ces multinationales ont bien des choses à se reprocher. Mais elles font aussi beaucoup moins de mal/plus de bien que le protectionnisme à outrance. Personnellement, je remercie Netflix de me permettre de profiter de séries de qualité, de toutes origines, et surtout, dans de bonnes conditions (contrairement à d'autres supports, comme Canal ... J'ai beau y être aussi abonné et beaucoup aimer certaines de leurs co-productions, la qualité du service -support, VO/ST, disponibilité, qualité visuelle- est bien en deça du décrié Américain).Pour n'en citer qu'une par pays, prenons des séries comme Stranger Things (Usmiley, The end of the f**king world (UK), 3% (Brésil), La casa de papel (Espagne), Dark (Allemagne) ... Ce ne sont certes pas que des productions 100% propres à la plateforme, mais sans elle, comment y aurions-nous accès sans utiliser le grand méchant "téléchargement" ?

Et puis après tout, ça reste un producteur comme un autre. On a pas spécialement de soucis à confier notre argent, via le service public, à des sociétés comme Sony ou Endemol. En quoi une société de production Américaine qui investit en France serait un plus gros problème ? A condition, bien sûr, de payer ses impôts en France, sur l'intégralité de ses revenus perçus sur le territoire. (abonnement, comme recettes des production "locales")

Ah et puis tant qu'on y est ... en même temps qu'on taxe les étrangers, pourrait-on s'occuper d'empêcher les "locaux" de s'exiler ? Car bon, offrir des milliards à une industrie qui va en planquer la moitié dans un paradis fiscal, y'a mieux.