15/01/2018 06:49

Catherine Deneuve brise le silence: Elle s'en prend à Brigitte Lahaie et présente des excuses aux "victimes d'actes odieux qui se sont sentis agressés par la tribune"

Elle a accepté de briser le silence. Catherine Deneuve parle dans une lettre qui est publiée  dans le quotidien Libération. Depuis plusieurs heures la star est en effet mise en cause et au centre d'une polémique pour avoir signé la tribune défendant la "liberté d'importuner" des femmes. Les signataires du texte suscitent l'adhésion comme la colère et les réseaux sociaux ont donné une ampleur majeure au débat, alors que le harcèlement sexuel des femmes est plus que jamais d'actualité. 

Steven Spielberg était à Paris ce samedi et il est le dernier a avoir interpellé Catherine Deneuve: "Je sais que Catherine Deneuve a signé une pétition (...)  Avant de chercher des réparations pour les hommes, on doit aller beaucoup plus loin dans ces mouvements."

Voici des extraits de la réponse de Catherine Deneuve

(...)  «Oui, j’aime la liberté. Je n’aime pas cette caractéristique de notre époque où chacun se sent le droit de juger, d’arbitrer, de condamner. Une époque où de simples dénonciations sur réseaux sociaux engendrent punition, démission, et parfois et souvent lynchage médiatique. Un acteur peut être effacé numériquement d’un film, le directeur d’une grande institution new-yorkaise peut être amené à démissionner pour des mains aux fesses mises il y a trente ans sans autre forme de procès.

Je n’excuse rien.

Je ne tranche pas sur la culpabilité de ces hommes car je ne suis pas qualifiée pour. Et peu le sont. Non, je n’aime pas ces effets de meute, trop communs aujourd’hui. D’où mes réserves, dès le mois d’octobre sur ce hashtag "Balance ton porc".

(...) Mais en quoi ce hashtag n’est-il pas une invitation à la délation ? Qui peut m’assurer qu’il n’y aura pas de manipulation ou de coup bas ? Qu’il n’y aura pas de suicides d’innocents ? (...) 

Dire sur une chaîne de télé qu’on peut jouir lors d’un viol est pire qu’un crachat au visage de toutes celles qui ont subi ce crime. Non seulement ces paroles laissent entendre à ceux qui ont l’habitude d’user de la force ou de se servir de la sexualité pour détruire que ce n’est pas si grave, puisque finalement il arrive que la victime jouisse.

Mais quand on paraphe un manifeste qui engage d’autres personnes, on se tient, on évite de les embarquer dans sa propre incontinence verbale. C’est indigne. Et évidemment rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon, sans quoi je ne l’aurais pas signé.

(...)  Ce climat de censure me laisse sans voix et inquiète pour l’avenir de nos sociétés. On m’a parfois reproché de ne pas être féministe. Dois-je rappeler que j’étais une des 343 salopes avec Marguerite Duras et Françoise Sagan qui a signé le manifeste "Je me suis fait avorter" écrit par Simone de Beauvoir ? L’avortement était passible de poursuite pénale et emprisonnement à l’époque.

C’est pourquoi je voudrais dire aux conservateurs, racistes et traditionalistes de tout poil qui ont trouvé stratégique de m’apporter leur soutien que je ne suis pas dupe. Ils n’auront ni ma gratitude ni mon amitié, bien au contraire.

Je suis une femme libre et je le demeurerai.

Je salue fraternellement toutes les victimes d’actes odieux qui ont pu se sentir agressées par cette tribune parue dans le Monde, c’est à elles et à elles seules que je présente mes excuses.

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Vos réactions

Portrait de nina83
15/janvier/2018 - 10h01

Mais qu'elle la boucle ! elle est libre de se taire aussi..... marre de cette guéguerre entre femmes....

Portrait de atlantique07
15/janvier/2018 - 08h39

Faute de pouvoir encore coucher  , elle se couche devant le politiquement correct...