02/01/2018 15:01

Trois ans après l'attentat contre Charlie Hebdo, Riss regrette que la liberté d'expression soit devenue "un produit de luxe"

Trois ans après l'attentat dont a été victime Charlie Hebdo, le directeur de la rédaction Riss regrette que la liberté d'expression devienne "un produit de luxe", déplorant le coût consacré à la sécurisation du journal, dans un numéro à paraître mercredi, dont l'AFP a eu copie.

"Chaque semaine, au moins 15.000 exemplaires, soit près de 800.000 exemplaires par an, doivent être vendus uniquement pour payer la sécurisation des locaux de Charlie Hebdo", écrit Riss dans un édito intitulé "Liberté d'expression, combien ça coûte?". "Est-il normal pour un journal d'un pays démocratique que plus d'un exemplaire sur deux vendus en kiosque finance la sécurité des locaux et des journalistes qui y travaillent ? Quel autre média en France doit investir autant d'argent pour lui permettre d'user de cette liberté fondamentale qu'est la liberté d'expression ?", s'interroge-t-il.

"Cette liberté, vitale et indissociable de notre démocratie, est en train de devenir un produit de luxe, comme le sont les voitures de sport ou les rivières de diamants de la place Vendôme, et dont seuls les médias fortunés pourront jouir à l'avenir", regrette le directeur. Le 7 janvier 2015, l'hebdomadaire satirique a été la cible d'une attaque jihadiste, lors de laquelle deux hommes armés ont exécuté 11 personnes dans les locaux parisiens du journal. Parmi les victimes, des figures emblématiques du journal comme Cabu, Wolinksi, Honoré, Tignous, l'ex-directeur de la rédaction Charb, ou l'économiste Bernard Maris.

"Trois ans dans une boîte de conserve" titre le numéro anniversaire de mercredi. Sur la une, un dessin de Riss montre la porte d'un bunker où est inscrit "Charlie Hebdo", et où quelqu'un dit à travers un fenestron entrouvert : "Le calendrier de Daech? On a déjà donné." Le journal publie notamment un récit de la tuerie par le journaliste Fabrice Nicolino, intitulé "Ce que ces trois années ont vraiment changé".

"Le 7 janvier 2015 nous a propulsés dans un monde nouveau, fait de policiers en armes, de sas et de portes blindées, de trouille, de mort. Et cela en plein Paris, et cela dans des conditions qui n'honorent pas la République française. Est-ce qu'on se marre quand même ? Oui", raconte-t-il. Des hommages sont prévus avec une journée "Toujours Charlie" samedi, organisée par la Licra, le comité Laïcité République et le Printemps républicain, avec débats, table-ronde et concert aux Folies Bergères à Paris. Dimanche, un rassemblement est organisé place de la République à l'appel du Mouvement pour la Paix et contre le Terrorisme (MPCT).

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Vos réactions

Portrait de Jilou1994
2/janvier/2018 - 21h06

La liberté d'expression même sous couvert de rigolade est une réalité et un droit mais les réactions bonnes ou mauvaises doivent être assumées aussi. On apprend cela dès la plus tendre enfance en famille et à l'école, et plus tard dans le monde du travail etc. 

C'est vraiment une attitude d'enfant ignorant prétentieux qui ne veulent pas grandir que d'exiger une totale protection en disant n'importe quoi, en se moquant de personnes ou de groupes qui ont plus ou moins le sens de l'humour. C'est vraiment pas comprendre la nature humaine avec ses innombrables variétés de psychologies. 

C'est comme l'humoriste Dieudonné qui dénonce une forme d'injustice et se prend des procès à tout va. Bien sûr que ses détracteurs en font trop mais c'est le jeu ma pauvre Lucette. Tu te payes la tête de qui tu veux mais il faut en assumer toutes les conséquences, toutes, même les pires. Çà c'est être un "homme" face à son destin. 

Bien sûr suivant qui est au pouvoir le traitement des uns ou des autres ne sera pas le même mais au fond c'est du pareil au même, car vivre de se moquer des uns ou des autres en fonction de nos convictions et revendiquer une totale liberté d'expression sans conséquence est tout simplement contradictoire et n'engendrera que plus de frustration, peur et colère à la longue.

Mais bon, il faut toutes sortes de folies semble t-il pour que ce monde existe mais une chose est certaine, si nous continuons ainsi à être obstinés dans l'erreur nous n'en finirons pas de tourner en orbite. smiley

Bonne année à tous avec tout ce qu'il faut pour avancer en conscience pour le bien de tous. 

Portrait de Antidiscrimination
2/janvier/2018 - 17h25

Liberté d'expression, faut peut-être relire le texte de loi, le Monsieur !!