24/11/2017 07:43

Plan d'économies: 200 journalistes de France Télé votent le principe d'une motion de défiance contre leur Présidente Delphine Ernotte

Les journalistes de France Télévisions se sont réunis jeudi en assemblée générale, inquiets des conséquences du plan d'économies annoncé par la direction de l'information sur les magazines d'information et les JT, dans le cadre de la baisse des crédits du groupe public.

"Toutes les chaînes et toutes les directions (de France Télévisions) doivent faire des économies, et la direction de l'information doit prendre toute sa part à ces économies. On n'a pas d'autre choix", a expliqué à l'AFP le directeur de l'information de France Télévisions, Yannick Letranchant. Le responsable a écrit à la rédaction pour expliquer la démarche du groupe, qui a vu ses crédits pour l'an prochain réduits de 50 millions d'euros par le gouvernement.

Quelque 150 à 200 journalistes se sont réunis ce jeudi en assemblée générale, selon la SDJ de France 2. Ils ont voté le principe d'une motion de défiance "contre la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte et non contre la direction de l'info", a indiqué à l'AFP un membre de la SDJ, précisant que cette motion serait mise au vote en fonction des décisions de la direction dans les prochains jours.

M. Letranchant a chiffré les économies demandées par le groupe à la direction de l'information autour de 66 équivalents temps plein, et indiqué que tous les rendez-vous d'information devaient y contribuer, dont les magazines et les journaux. "L'objectif 2018 est à peu près à 66 ETP (équivalents temps plein). On aura du mal à le faire car c'est extrêmement difficile, mais c'est ce vers quoi on doit tendre", a-t-il précisé.

"Il n'a jamais été question de porter atteinte aux marques fortes que sont +Envoyé Spécial+ et +Complément d'enquête+ notamment, simplement on regarde comment on peut fonctionner différemment sur les émissions, sur les JT, sur les différents rendez vous d'information. On met tout sur la table et on regarde là où on peut faire des économies, sous quelles formes on peut le faire et de manière équitablement répartie", a-t-il expliqué.

"On est encore dans les échanges et les discussions, on mouline plusieurs options de travail", a assuré le directeur de l'information, ajoutant que "c'est normal que ça suscite des interrogations, des inquiétudes, parce ce n'est pas un moment très agréable d'avoir à regarder là où on peut faire des économies, mais c'est indispensable". Concernant la fréquence de diffusion d'"Envoyé Spécial" et "Complément d'enquête", qui pourraient passer d'un rythme quasi hebdomadaire à une édition par mois, il a confirmé que les décisions seront prises "assez rapidement", ajoutant qu'"on devrait y voir un peu plus clair la semaine prochaine".

Du côté de la SDJ, on souligne que les "inquiétudes vont au-delà de la rédaction des magazines": 'les JT ont également beaucoup souffert des mesures d'économies, il y a des tournages annulés tous les jours, les équipes le vivent mal", selon le membre de l'organisation.

"Tout le monde a conscience des problèmes budgétaires mais l'information c'est l'ADN de France 2, or l'offre d'information pourrait être réduite", craint-il. La rédaction est d'autant plus échaudée que "la présidente nous avait reçus il y a quelques semaines pour nous assurer que l'information serait épargnée par les coupes budgétaires", regrette-t-on à la SDJ.

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