19/10/2017 17:55

L'Agence France-Presse et le quotidien 20 minutes ont été condamnés aujourd'hui pour diffamation envers le Front national

L'Agence France-Presse (AFP) et 20 minutes ont été condamnés jeudi pour diffamation pour avoir imputé au Front national des pratiques fiscales opaques ou frauduleuses dans le cadre du scandale des Panama Papers.

Reconnus coupables de "diffamation publique", les responsables de la publication de l'AFP et de 20 minutes ont été condamnés chacun à 1.000 euros d'amende et 2.000 euros de dommages et intérêts à verser au FN, ainsi que 2.000 euros chacun pour les frais de justice.

L'AFP a été condamnée pour une dépêche datée du 5 avril 2016 et titrée "Panama Papers: la liste des pratiques fiscales opaques s'allonge, le FN et la Société générale épinglés". Cette dépêche reprenait des informations publiées par le journal Le Monde, qui s'était procuré, dans le cadre d'un groupe de journalistes d'investigation, des documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca mettant en cause des membres de l'entourage de Marine Le Pen, la présidente du parti d'extrême droite. Le tribunal correctionnel de Paris relève que si l'article "fait état de l'implication de membres du +premier cercle des fidèles de la présidente du Front national+, il n'évoque ni ne suggère aucune implication du FN".

En utilisant le terme "épinglé", l'AFP a donc, pour la justice, "excédé les limites qu'impose le devoir de prudence dans l'expression".

De son côté, 20 minutes était attaqué pour le sous-titre d'un article du 5 avril 2016 portant sur le même scandale des Panama Papers et indiquant "Fraude: le système dénoncé aurait été utilisé par le FN pour sortir de l'argent de France au moyen de sociétés écrans et de fausses factures". Le tribunal a relevé que l'emploi du mot "fraude", alors que l'article lui-même ne donnait "aucun élément de nature à caractériser l'utilisation d'un système offshore par le FN", était donc diffamatoire.

Dès la parution de l'enquête du Monde sur le scandale international qui allait notamment conduire à la chute du Premier ministre islandais, des dirigeants du Front national avaient nié toute implication de leur parti dans cette affaire. Ils avaient dénoncé une "diffamation par amalgame", alors que l'enquête du Monde, s'appuyant sur des documents provenant du cabinet Mossack Fonseca, mettaient notamment en avant le rôle de l'expert-comptable Nicolas Crochet et de l'homme d'affaires Frédéric Chatillon, patron de la société Riwal qui réalise des prestations de communication pour des candidats FN.

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Vos réactions

Portrait de bebo
19/octobre/2017 - 18h00

Pourtant la justice française traite bien actuellement 10 affaires pour MLP: 2 sur les assistants parlementaires européens et régionaux, 1 Panama papers donc, 5 sur les fonds électoraux, et 2 sur son patrimoine!!!

cela sans compter les affaires "familiales" et donc celles du parti autres que celles citées...