Le préfet du Rhône va être débarqué après qu'un rapport a pointé des "dysfonctionnements" ayant conduit à la remise en liberté du tueur de Marseille à la veille de l'attaque. Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans, a tué au couteau deux jeunes femmes le 1er octobre à la gare Saint-Charles de Marseille, avant d'être abattu. Interpellé deux jours avant pour vol dans un centre commercial de Lyon, Hanachi avait été remis en liberté le lendemain, alors qu'il était en situation irrégulière.
Face à la polémique soulevée après cette attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), Gérard Collomb, ex-maire de Lyon, avait demandé un rapport à l'Inspection générale de l'administration (IGA), en plein débat sur le nouveau projet de loi antiterroriste.
Le rapport est sévère. Il met en exergue "des dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement" des étrangers en situation irrégulière à la préfecture du Rhône. Conséquence: le départ du préfet Henri-Michel Comet, également préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et celui de son secrétaire général, qui seront actés "dès mercredi" en conseil des ministres. Selon son entourage, le préfet Comet a réagi "avec dignité, solidité et sérénité" à la décision prise par le ministre, "sa pensée allant d'abord aux deux victimes de Marseille".
L'enquête administrative ne pointe certes pas de fautes individuelles dans la gestion du cas d'Ahmed Hanachi et lève les ambiguïtés sur le nombre de places disponibles au Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon-Saint-Exupéry le 30 septembre. Mais il relève des "erreurs de jugement" qui "s'expliquent au moins en partie par la manière défaillante dont la permanence de l'éloignement (des étrangers en situation irrégulière) et, pour partie, le suivi de la chaîne de l'éloignement ont été organisés, responsabilité qui relève clairement du corps préfectoral".
Vos réactions
C'est tout le système qu'il faut revoir.
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?