05/08/2017 11:31

La saga de France 3 "Un Village français", diffusée depuis 2009, vient de vivre son "704e et ultime jour de tournage"

Par Laurence THOMANN

Une lettre, un homme qui tombe et... le clap de fin. "Un Village français", saga historique populaire qui tient en haleine plusieurs millions de téléspectateurs sur France 3 depuis 2009, vient de vivre son "704e et ultime jour de tournage".

A la naissance de la série, recréant le quotidien d'une sous-préfecture de l'est de la France sous l'Occupation allemande, comédiens et créateurs se savaient partis pour une "grande épopée".

Elle touche aujourd'hui à sa fin. Le premier des 66 épisodes au total du "Village français" a été diffusé en juin 2009 sur France 3. La septième et ultime saison le sera à partir de cet automne et s'achèvera en 2018.

Son tournage vient de se terminer, à Paris.

"Ce 704e et ultime jour de tournage me fait quelque chose", confie Frédéric Krivine, créateur de la série, en accueillant l'AFP dans l'immeuble du XVIe arrondissement de la capitale où a été mise en boîte l'ultime scène de la saga historique. Le scénariste s'était fait connaître avec "P.J.", série policière au long cours (treize saisons) créée pour France 2 entre 1997 et 2009.

En tant que directeur d'écriture du "Village", il "regarde tout", attentif à chaque étape de la conception. Il dispose même d'un droit de veto, mais assure l'exercer "très peu".

"Au montage, le récit bouge beaucoup, il s'écrit encore, lorsqu'on intervertit des scènes dans un épisode par exemple", si bien que "le résultat final ne colle jamais exactement au scénario", dit l'ancien journaliste.

La série a rassemblé en moyenne, sur les six premières saisons, 3,5 millions de téléspectateurs par épisode en France. Elle a aussi trouvé des diffuseurs "dans une soixantaine de pays pour les dix prochaines années", souligne son créateur.

Chaque saison d'"Un village français" correspond à une année de l'Occupation nazie. Cette dernière saison se déroule principalement en décembre 1945, avec quelques flash-back dans les années 1930.

Quelques scènes se situent aussi dans les années 50, 70 et 2000, révèle à l'AFP, Emmanuel Daucé, son producteur (Tetra).

L'heure est venue de la scène finale: le réalisateur Jean-Philippe Amar dirige de sa voix grave Robin Renucci, incarnant Daniel Larcher, maire du "Village" de Villeneuve, et Fabrizio Rongione (qui joue le frère du maire), piliers de la série, avec Audrey Fleurot, Emmanuelle Bach et Thierry Godard. Robin Renucci a été grimé en vieil homme, à l'allure grisâtre, chevelure blanche et clairsemée, visage ridé. Sa métamorphose a requis cinq heures de travail.

Mains tremblantes, il se saisit d'une lettre, la caméra se penche sur son épaule pour lire avec lui. Il se redresse, porte sa main à la poitrine, chancèle et bientôt s'écroule sur le tapis...

"C'est très étrange de se voir prendre 20 ans d'un coup", souligne le comédien, affirmant avoir "été conduit sur des territoires de jeu sensibles, profonds".

De cette série, Robin Renucci gardera le souvenir d'"intenses vibrations".

"On était parti pour une grande épopée mais on ne pouvait pas savoir quelle serait sa réussite, si l'on irait au bout..." L'acteur de 61 ans fait valoir "la rigueur" du récit de "l'Histoire avec un grand H".

"Je fais partie de la génération à laquelle on a menti énormément avec le roman national dans les années 60", rappelle-t-il, "à l'école on nous racontait des mensonges, on faisait l'impasse sur la France qui avait conduit les juifs au Vél' d'Hiv".

Jean-Philippe Amar, qui réalise la série depuis la cinquième saison, confesse aussi un "petit pincement au coeur" au moment de quitter tous ces personnages qu'il a "adoré creuser, année après année."

"C'était important pour moi de bien les quitter..."

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Vos réactions

Portrait de Macca39
5/août/2017 - 15h13
tobian a écrit :

   "la rigueur"... tout est relatif. Une sous-préfecture n'est pas un village, et il y a tellement d'autres erreurs dans cette saga, pour ceux qui ont connu l'époque.

Tu n'as qu'à porter plainte au CSA, c'est à la mode