02/03/2010 15:08

Journalistes enlevés: "preuves de vie très récentes" (SNJ)

Une délégation du SNJ de France Télévisions a été reçue mardi par le ministre de la Défense Hervé Morin qui leur a assuré qu'il y avait "des preuves de vie très récentes" des deux journalistes de France 3 enlevés fin décembre en Afghanistan.  

Selon le SNJ, le ministre de la Défense a également affirmé que "tout est mis en oeuvre pour les sortir de là le plus rapidement possible". "Il n'y a pas deux types d'otages", a aussi estimé M. Morin d'après le SNJ qui a évoqué avec le ministre "les prises de positions sur l'imprudence coupable" des journalistes.  

"Nous avons évidemment parlé au ministre de la façon dont les familles avaient ressenti les déclarations de Claude Guéant et du général Georgelin, en expliquant qu'elles étaient plus qu'outrées", a indiqué à l'AFP un représentant du SNJ.  

Alors que les autorités françaises ont appelé les médias à observer le silence total sur cette affaire, des déclarations de personnalités politiques de premier plan ont déclenché de vives polémiques. Celles du général Georgelin sur le coût des recherches des deux otages notamment ont provoqué un tollé.  

Ces déclarations ont été qualifiées de "déplacées", voire "d'inacceptables" et nombre de personnalités ou d'organisations ont reproché au chef d'état-major des armées de briser le silence voulu par les pouvoirs publics, comme l'avait fait Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée le 17 janvier dernier.  

Un rassemblement est organisé le 9 mars à Paris sur l'esplanade du Trocadéro et d'autres devraient notamment se tenir à Montpellier et Lille.

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Vos réactions

Portrait de d_arcy
3/mars/2010 - 08h58

A alphonse doinel

Les journalistes ne sont evidemment pas les memes et ce n'est certainement pas ce que j'ai ecrit.
Sur le comportement des journalistes, il y aurait matiere a ecrire une these avec d'un cote des gens exemplaires et de l'autre des individus qui le sont moins ou pas (c'est une profession que je connais assez bien).
Les journalistes ecrivent-ils sur les trains qui arrivent a l'heure?
Mon propos va dans le meme sens...
Etre journaliste est avant tout une responsabilite face a ses concitoyens.
Si les organisations representatives soulignent la douleur de ces deux familles et l'indignation suite aux diverses declarations qui ont eu lieu, j'apprecierais de les entendre autant et de les voire aussi actives face a des comportements questionnables.
S"interroger est une chose, produire des reponses et reconnaitre ses erreurs en est une autre.
Quand les medias interrogent regulierement les francais sur leurs comportements et leurs prises de risque, il faut s'attendre a ce que les francais et leurs representants fassent de meme tot ou tard.
La question n'est pas de savoir si c'est bien ou mal, chacun a sa reponse.

Ce qui est certain c'est que la douleur quelle qu'en soit la cause appelle dignite et respect d'ou qu'il vienne...

Portrait de d_arcy
2/mars/2010 - 19h01

LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE
ET VICTIMES DE L’INFORMATION

Cœur du problème, la liberté prend le pas sur l'égalité et la fraternité.
La liberté d'informer et de s'exprimer est un principe de base de notre démocratie. Par chance? Non! Apres que de nombreux français de tous âges ou origines se soient battus et éventuellement donnent leur vie pour elle : des journalistes, des militaires, des personnages historiques, des inconnus…
Ces sacrifices, beaucoup de nos concitoyens les oublient et bêlent le mot liberté pour tout et pour rien!
Ce qui m'indigne, c'est cette bataille de la communication qui fait fi de l'égalité et de la fraternité au nom de la liberté de s’exprimer et du devoir d’informer.
Comment des journalistes peuvent-ils souhaiter préserver les familles des kidnappes et leurs dignité alors qu'en 2008 par exemple ils ont littéralement mis le siège autour des domiciles des familles des morts et des blesses d'Uzbeen tandis que d'autres de leurs collègues harcelaient les veuves ou les parents de jeunes morts de 20 ans au téléphone? Quelle dignité? Quelle déontologie?
QUELLE EGALITE?!
Quand une équipe de Paris match vend ses photos de Talibans arborant treillis et effets personnels de jeunes gens morts pour les français (je rappelle que ces derniers via leurs élus décident de l’emploi des forces armées), qu’avaient-ils en tête ? Le devoir d’informer, la liberté d’expression, changer le monde ? Ont-ils cherche à préserver les familles des victimes ?
NON, ils cherchaient, valeurs de notre temps, l’argent et la célébrité. Quand l’individualisme et l’ego, prime sur le bien commun et la compassion.
QUELLE FRATERNITE !?
Le SNJ et RSF s’en sont-ils émus ? L’ont-ils été par ces familles brisées? Par ces orphelins ? Ont-ils respecte le deuil, la douleur ? Non. Toutes ces larmes, toutes ces peines ont été foulées au pied au nom de la liberté d’informer, du devoir d’informer.
Le tragique fait pleurer la ménagère de moins de 50 dans les chaumières. C’est sensationnel ! Ca fait vendre ! Quel cynisme ! Victime et cliente à la fois avec le journaliste pour trait d’union…
Des excuses ont-elles été formulées ?
Etre respecte nécessite d’être respectable ! Comment est-il possible pour les représentants des journalistes de s’insurger contre les déclarations des politiques après que certains de leurs représentants se comportent comme mentionne plus haut. Un peu de dignité, est-ce trop en demander ?
Ne pas attendre des autres ce que l’ont ne s’applique pas a soi-même, est ce si incompréhensible ?
Un journaliste et sa famille sont ils plus fragiles ? Plus dignes d’attention ? Pour quel motif ? Un lettré parisien et ses proches valent-ils plus de précautions oratoires et de compassion que les parents, la veuve ou les enfants d’un jeune soldat de « la France d’en bas » mort au combat?
Rappelons aussi aux journalistes que s’ils ont le devoir d’informer, ils ont parfois le droit de se poser des questions.
Tendre son micro, offrir le haut parleur médiatique que représente une camera et se faire le porte-parole consentant des Talibans et d’Al Qaeda n’est il pas questionnable ? Cette organisation est tout de même à l’ origine du plus grand attentat de tous les temps, de l’oppression de femmes et du martyr d’enfants afghans. Accessoirement, penserons certains, de la mort de citoyens français envoyés la bas dans le cadre de leur engagement au nom de chaque personne en âge de voter.
Respecter les autres pour être respecte a son tour et surtout ne pas attendre de l’opinion publique autre chose que ce dont elle est nourrie : immédiateté, caricature, approximation et procès d’intention.
Etre engagé, s’impliquer, enquêter, aider la réflexion des français : OUI !
Etre partisan, intéressé, compromis, méprisant, égoïste : NON !
Du point de vue matériel et sensationnel, l’équipe de Paris match a atteint ses objectifs en se drapant dans le voile protecteur et purificateur du journalisme apres s’etre rempli les poches. Nos concitoyens de France 3, eux, ont été capturés.
Reste à les libérer… et à leur demander d’être discret.
Souhaitons que cette « affaire » soit l’occasion d’une réflexion éthique des professionnels de l’information sur l’approche de leur métier plutôt que de revendications corporatistes et de tartufferie!