22/06/2016 16:39

Attentats: Des parlementaires français et belges veulent éviter de nouvelles "failles"

Des parlementaires belges enquêtant sur les attentats du 22 mars à Bruxelles et leurs homologues français de la commission d'enquête sur la lutte contre le terrorisme ont tenté lundi de poser les bases d'une meilleure coopération.
Depuis février, une commission parlementaire française planche sur les moyens de lutter contre le terrorisme, cumulant quelque 200 heures d'auditions d'une soixantaine de personnalités et visitant plusieurs pays, comme les Etats-Unis récemment, pour étudier leur réponse face au phénomène.
Début avril, les parlementaires français s'étaient rendus en Belgique. Lundi, c'était au tour des parlementaires belges chargés d'examiner les circonstances qui ont conduit aux attentats du 22 mars à Bruxelles (32 morts) de se rendre à Paris.
"Je ne peux que répéter l'importance d'une bonne coopération bilatérale entre nos deux pays", a déclaré Patrick Dewael, président de la commission belge.Il a déposé lundi matin une gerbe de fleurs devant la salle de spectacle du Bataclan, où 90 personnes ont été tuées pendant les attaques à Paris du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts au total.
Frappés en plein coeur dans leurs capitales respectives par la même cellule du groupe Etat islamique (EI), les deux pays ont des ennemis communs.
Lundi, ils ont évoqué le cas d'Abdelhamid Abaaoud, un Belgo-Marocain de 27 ans soupçonné d'avoir joué un rôle central dans les attaques de Paris où il est parvenu à se rendre malgré un mandat d'arrêt international.
Ils ont aussi parlé de Salah Abdeslam, suspect-clé du 13 novembre, qui a regagné la Belgique quelques heures après les attentats et a été en fuite pendant quatre mois.
"Nous essayons de comprendre ces failles dans (...) la surveillance de ces individus", a expliqué Georges Fenech, qui préside la commission d'enquête parlementaire française.
Si, avant les attentats du 13 novembre, "le dialogue aurait pu être perfectible" entre les deux pays, aujourd'hui la coopération entre les services de renseignement est "totale et de qualité", a assuré Sébastien Pietrasanta, le rapporteur socialiste de la commission française. "On a senti qu'il y avait un +avant+ et un +après+ 13 novembre."
Des équipes communes d'enquête ont été constituées et le procureur de Paris François Molins, qui a déjeuné avec la délégation belge, s'est félicité de la "coopération très étroite" entre le parquet fédéral belge et le parquet de Paris, a rapporté M. Fenech.
Mais des différences perdurent. En matière de terrorisme, "en Belgique, il y a une garde à vue de 24 heures, à la différence de notre système de garde à vue qui peut aller jusqu'à 96 heures, voire six jours", a souligné le député français. "Nous espérons, mais ça relève de la souveraineté de l'Etat belge, peut-être une plus grande harmonisation des procédures", a ajouté M. Fenech.
Belges et Français ont insisté sur la nécessité d'améliorer le partage d'informations en Europe, régulièrement montré du doigt.
La commission parlementaire belge s'est pour l'instant penchée sur les secours apportés aux victimes, et abordera à partir de septembre le fonctionnement des services de police et de renseignement.
De son côté, la commission d'enquête française rendra ses premières conclusions le 5 juillet, avant de rendre public son rapport le 12 juillet.

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Vos réactions

Portrait de Cyrius
7/juillet/2016 - 04h18
PtiGlaçon a écrit :
On est rassuré avec eux
smiley
Portrait de Cyrius
7/juillet/2016 - 04h18
Qu'ils se bougent un peu
Portrait de PtiGlaçon
23/juin/2016 - 06h01
On est rassuré avec eux