10/03/2016 18:01

Le marché du disque toujours en baisse en 2015, et celui du streaming en hausse

Les Français sont désormais 3 millions à s'être abonnés à des sites de streaming pour écouter de la musique et redécouvrent les joies du vinyle, mais cela ne suffit pas encore à compenser côté producteurs la désaffection croissante pour les CD.

Le chiffre d'affaires global de la musique enregistrée en France a connu une nouvelle baisse (-4,7%) en 2015, principalement en raison du recul de 15,9% des ventes physiques (CD, vinyles, DVD), qui représentent encore près des deux tiers du marché, a indiqué mardi le Snep, principal syndicat des producteurs, en présentant son bilan annuel.

Les ventes de CD, habituellement concentrées sur la période des fêtes de fin de l'année, ont notamment souffert de la baisse globale de la consommation constatée après les attentats du mois de novembre, a expliqué le Snep.

Hors "droits voisins" - ceux que touchent les producteurs notamment pour la diffusion de musique à la radio et à la télévision -, le marché a perdu plus de 65% de sa valeur depuis 2002. Il représente aujourd'hui 426 millions d'euros (543 millions avec les droits voisins), contre 1,3 milliard d'euros il y a 13 ans.

Si la crise n'est pas terminée, le streaming(écoute en ligne sans téléchargement) continue de s'imposer comme le nouveau "levier de croissance" du secteur, a estimé le directeur général du Snep, Guillaume Leblanc. Les revenus générés par ce modèle ont connu l'an dernier une hausse spectaculaire de 45% par rapport à 2014.

La France compte désormais "3 millions d'abonnés, soit 1 million de plus en un an", à un service de streaming de type Spotify, Apple Music, Deezer, Napster ou Qobuz, selon les producteurs. Le chiffre d'affaires du streaming a dépassé pour la première fois les 100 millions d'euros, une somme multipliée par cinq en cinq ans.

L'arrivée de nouvelles plateformes comme Apple Music, mais aussi d'artistes jusqu'ici absents sur ces sites, comme les Beatles, AC/DC ou Led Zeppelin, sont "autant de facteurs de développement de cet usage", qui a totalement supplanté le téléchargement, selon le syndicat qui réunit notamment les trois "majors" (Universal, Sony et Warner).

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