16/08/2015 10:45

Des homosexuels cibles de grenades fumigènes et d'autres agressions à Odessa en Ukraine

Des homosexuels ont été la cible de grenades fumigènes et d'autres agressions samedi à Odessa, ville portuaire du sud de l'Ukraine où la Gay Pride vient d'être interdite.

Des hommes encagoulés mais n'affichant aucun emblème politique ont fait irruption dans la salle où une conférence des communautés homosexuelle, bi et transsexuelle (LGBT) était prévue samedi, a raconté à l'AFP le porte-parole de la Gay Pride d'Odessa Kyrylo Bodelan.

"Ils ont jeté plusieurs grenades sur les participants avant de s'enfuir. Personne n'a été blessé", a-t-il ajouté.

Si aucun mouvement n'a pour le moment revendiqué la responsabilité de cet incident, Kyrylo Bodelan l'a qualifié de "provocation visant à faire échouer" un festival des LGBT dont le point d'orgue devait être la Gay Pride initialement programmée pour samedi dans cette ville, réputée pour son ambiance décontractée.

Mais un tribunal local a interdit jeudi le défilé après avoir été saisi par le conseil municipal, qui a dit craindre des violences.

Après cette interdiction, les organisateurs ont d'abord déclaré qu'ils allaient tout de même défiler dans des rues d'Odessa, puis, dans un deuxième temps, qu'ils renonçaient à cette manifestation.

"La décision du tribunal est illégale, elle viole notre droit constitutionnel de rassemblement", a dénoncé M. Bodelan.

Finalement, une poignée de militants ont manifesté samedi pour l'égalité des droits en ordre dispersé à proximité de la mairie, sur un boulevard rempli de passants qui leur ont lancé des regards réprobateurs, voire les ont parfois agressés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une vieille dame s'est ainsi ruée sur un manifestant, tentant d'arracher de ses mains la pancarte sur laquelle on pouvait lire "La dignité n'a pas de couleurs". "Je ne veux pas de tels (types) dans notre ville", s'est-elle exclamée avant d'être éloignée par des policiers.

Interrogé par l'AFP, ce militant, Igor Zakhartchenko, a avoué être "régulièrement" confronté à des agressions. Pour lui, il est trop tôt pour organiser des défilés LGBT en Ukraine mais un effort doit être fait pour rendre la société plus tolérante.

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Vos réactions

Portrait de Footix
16/août/2015 - 10h50

Les agresseurs etaient gayfriendly car en Ukraine les grenades qui sont lancees en ce moment ne sont pas des fumigenes.