29/05/2015 15:45

La prostitution coûte 1,6 milliard d'euros par an à la société française, selon une étude

La prostitution coûte 1,6 milliard d'euros par an à la société française, selon une étude du Mouvement du Nid et de la société d'experts Psytel, qui vient renforcer les partisans de son abolition et de la pénalisation des clients.

A quelques jours de l'examen le 12 juin de la proposition de loi sur la prostitution en seconde lecture à l'Assemblée, cette étude, baptisée Prostcost, se veut une réponse à la Commission européenne, qui en 2014, avait proposé aux Etats membres d'inclure dans le calcul de leur PIB le chiffre d'affaires de la prostitution, ce que la France avait refusé.

Prostcost "prend à revers le mythe d'une prostitution créatrice de croissance" et propose "une estimation du double fardeau économique et social" que fait peser la prostitution sur les prostituées et sur la société, explique les auteurs de l'étude.

Le Mouvement du Nid ne cache pas son objectif: prouver que "la prostitution est une violence spécifique motivée par le profit", explique Grégoire Théry, son secrétaire général, qui entend utiliser cette étude pour inciter les parlementaires à voter la pénalisation des clients et le renforcement des aides aux prostituées.

Pour cela il a fait appel à la caution technique de Psytel, une société d'experts des questions sociales (statisticiens, économistes,...), qui avait déjà évalué le coût social des violences conjugales, devenue une référence.

"Notre étude est un outil pour montrer que si on met plus d'argent dans la prévention, on peut économiser sur les conséquences sociales et économiques de la prostitution", explique Marc Nectoux, directeur de Psytel.

A partir de données nationales, notamment de l'Insee, d'études existantes, d'analyses d'experts et d'interviews de prostituées, les auteurs ont identifié "29 postes de coûts" (coûts médicaux, coûts humains, conséquences sociales, etc.), pour un montant total estimé à 1,6 milliard.

Ils ont également estimé à 37.000 le nombre de prostituées en France, dont la grande majorité (62%) officieraient sur internet, 30% dans la rue et 8% dans des bars à hôtesses ou salons de massage.

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Vos réactions

Portrait de maylis--85
30/mai/2015 - 14h32

Etude non objective, en complet décalage avec l'évolution des mentalités. Comment une élite peut elle être ainsi déconnectée d'une société qui salue la promotion sociale de Nabilla , de Zahia et de tant d'autres par ce biais !!! L'industrie du sexe au sens large est bien entendu un secteur en pleine croissance.

Portrait de citoyencitizen
29/mai/2015 - 17h23

et les politiciens ?

Portrait de drogba31
29/mai/2015 - 16h05

étrange, dans les autres pays européens ils l'intègrent au PIB; en France ça coute de l'argent ?

ahhhh ok, étude faite par une asso prohibitioniste: très objectif quoi!

en plus ils annoncent un gain moyen de 7300€/mois, mois je dis que ça va créer des vocations plus que d'en décourager... smiley

Portrait de RogerMeneur
29/mai/2015 - 15h56

On fait dire ce que l'on veut aux chiffres! On peut juste être surpris de ne pas trouver dans cette "étude" le montant des recettes prélevées aux prostituées par le plus gros proxénète à savoir l'Etat!!

Puisqu'on parle de chiffres, on aimerait aussi connaitre le nombre de femmes (et d'hommes) qui se prostituent de leur plein gré! Sans doute que le révéler n'irait pas dans le sens de cette étude d'escrocs à charge contre la prostitution, le plus vieux métier du monde