05/05/2015 10:35

L'attaque au Texas "n'a rien à voir" avec l'attentat contre Charlie Hebdo, affirment deux collaborateurs de l'hebdomadaire

L'attaque dimanche au Texas contre un groupe anti-islamiste qui organisait un concours de caricatures de Mahomet n'a "rien à voir" avec l'attentat commis en janvier contre Charlie Hebdo, ont affirmé lundi deux collaborateurs de l'hebdomadaire français.

"Comme vous l'avez dit, vous avez un mouvement anti-islamiste (au Texas) et le problème de Charlie Hebdo n'est pas du tout le même. Il s'agissait seulement de critiquer toutes sortes de religions, sans faire mention de personnes en particulier. Vraiment, cela n'a rien à voir", a déclaré, en anglais, Jean-Baptiste Thoret, critique cinéma de Charlie Hebdo, lors de l'émission d'informations de Charlie Rose aux Etats-Unis.

"Nous n'organisons pas de concours. Nous faisons seulement notre travail. Nous commentons l'information. Quand Mahomet fait l'info nous dessinons Mahomet, mais sinon non. Nous combattons le racisme et nous n'avons rien à voir avec ces gens-là", a déclaré pour sa part Gérard Biard, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire, selon le transcript de l'interview qui doit être diffusée lundi soir.

Deux hommes soupçonnés d'être des sympathisants jihadistes ont tenté d'attaquer à Garland, près de Dallas, le rassemblement de l'association American Freedom Defense Initiative, considérée comme islamophobe. Ils ont été tués par un policier et n'ont réussi à blesser que légèrement un garde de sécurité.

L'American Freedom Defense Initiative (Initiative américaine de défense de la liberté), dirigée par Pamela Geller, une figure controversée et habituée des provocations, avait mis en jeu 10.000 dollars pour le gagnant du concours de caricatures de Mahomet. L'AFDI s'est fait une spécialité des campagnes publicitaires dénonçant l'islam et les pays musulmans.

Charlie Hebdo, victime en janvier d'une attaque menée par deux jihadistes qui a fait douze morts dont plusieurs dessinateurs, doit être distingué demain par un prix pour la liberté d'expression de la société littéraire américaine PEN American Center.

Une distinction qui a fait des remous. Quelque 150 romanciers et membres du PEN, dont certains de renom comme l'Australien Peter Carey ou le Canadien Michael Ondaatje, ont décidé de boycotter le gala mardi à New York en critiquant les choix éditoriaux du journal qui, selon eux, dénoncent trop souvent l'islam.

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