22/04/2015 17:37

Le site de réservations hôtelières Booking renonce à ses clauses les plus critiquées par les hôteliers français!

Le site de réservations hôtelières Booking.com a accepté de renoncer à la majeure partie des clauses de parité tarifaire et de disponibilité qu’il imposait aux hôteliers français afin de mettre fin aux procédures engagées par la profession contre lui, a annoncé mardi l’Autorité de la concurrence.

Les engagements du site s’appliqueront à partir du 1er juillet et concerneront également les marchés hôteliers italiens et suédois, selon la décision mise en ligne mardi. Ils auront ensuite vocation à être étendus à «l’ensemble de l’espace commercial européen», a assuré l’Autorité lors d’un point presse.

Concrètement, Booking.com n’empêchera plus les hôteliers qui souhaitent utiliser ses services de pouvoir proposer sur d’autres plateformes de réservations ou directement sur place, par téléphone, par mail des tarifs inférieurs à ceux proposés sur Booking.com.

En revanche, les hôtels ne pourront toujours pas afficher sur leur propre site internet des tarifs inférieurs à ceux de Booking, sauf pour les titulaires de leur carte de fidélité.

Ils pourront en revanche mentionner que des tarifs «intéressants» ou des «promotions avantageuses» sont susceptibles d’être proposés en cas de réservation en direct ou hors ligne directement avec l’hôtelier.

Par ailleurs, les hôtels pourront également réserver à leurs canaux de vente directe (hors ligne et en ligne) un nombre de nuitées supérieur à celui proposé sur Booking.com.

«Nous pensons que nous avons aujourd’hui un équilibre satisfaisant, avec un accord gagnant/gagnant» à la fois pour les hôtels et les plateformes de réservation en ligne, a commenté Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence.

«Les hôtels retrouvent ainsi une vraie liberté commerciale et tarifaire, sans pour autant nier l’efficacité ou renoncer à rémunérer les plateformes de réservations en ligne qui investissent massivement, notamment dans l’achat de mot-clés sur Google, pour assurer la visibilité des hôtels au niveau mondial», a-t-il ajouté.

Les hôteliers français, par le biais de leurs principaux syndicats, l’Umih et le GNC, ont estimé mardi lors d’un point téléphonique qu’une «étape importante» avait été franchie, tout en déclarant que «cela ne règle pas tout» et qu’ils demeurent «vigilants» et résolus à retrouver leur liberté tarifaire totale.

Booking.com a, de son côté, déclaré «prendre acte» de cette décision, indiquant sa volonté de mettre en oeuvre ces engagements «dans l’ensemble de l’espace économique européen», alors qu’il «travaille déjà en ce sens avec toutes les autorités nationales».

L’instruction à l’encontre de Expedia et HRS, également visés par des plaintes des hoteliers, se poursuit, précise l’Autorité de la concurrence.

Expédia a indiqué mardi dans un communiqué que les engagement pris par Booking «ne s’appliquent pas à Expédia» tout en confirmant entretenir «des échanges constructifs et réguliers avec les autorités de la concurrence (...) en vue de trouver une solution à ces dossiers», en espérant «trouver une solution à court terme qui répondent aux objectifs de toutes les parties».

Cette décision fait suite en France à une plainte déposée par l’Umih, le principal syndicat d’hôteliers, en juillet 2013 à l’encontre de Booking - leader du marché des réservations hôtelières sur internet en France - mais aussi des deux autres acteurs principaux du secteur, Expedia et HRS. Booking faisait également l’objet de poursuites dans plusieurs autres pays européens, ainsi que d’une procédure engagée en février par le groupe hôtelier Accor.

Un point d’étape sera fait au plus tard le 1er janvier 2017 pour s’assurer que Booking respecte bien les engagements qu’il a pris. Dans le cas contraire, l’Autorité de la concurrence se réserve le droit d’appliquer des sanctions son encontre pouvant aller «jusqu’à 5% de son chiffre d’affaires», a averti M. Lasserre

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Portrait de Rimlax
23/avril/2015 - 17h15 - depuis l'application mobile

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