24/02/2015 18:01

Le gouvernement recherche activement de nouveaux outils pour lutter contre le racisme sur internet

Racisme, négationnisme, apologie du terrorisme: face au déferlement sur la toile de vidéos, articles et messages haineux, les pouvoirs publics cherchent de nouveaux moyens d'action pour combattre l'impunité des auteurs, éduquer les internautes et responsabiliser les géants du net.

"On définit internet comme une conversation mondiale sans fin, il nous revient de dire qu'elle ne peut se dérouler sans limite. Le progrès technique n'est pas neutre ou vertueux par essence. Il doit être mis au service des valeurs que se donne une société", a justifié la ministre de la Justice Christiane Taubira en clôture dimanche des premières assises de la lutte contre la haine sur internet organisée par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).

Durant cette journée, des responsables publics, associatifs et représentants de sociétés du net ont initié un dialogue pour tenter de rapprocher leurs points de vue.

Côté pouvoirs publics, Christiane Taubira veut renforcer l'arsenal juridique pour agir plus efficacement contre les auteurs de propos racistes ou antisémites et mieux responsabiliser les hébergeurs et fournisseurs d'accès. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu la semaine passée dans la Silicon Valley pour tenter de convaincre les grands opérateurs de l'internet.

"Les infractions reconnues dans l'espace public doivent pouvoir l'être également sur internet", a proclamé la garde des Sceaux, tout en reconnaissant la difficulté de la tâche face aux géants du net basés essentiellement aux Etats-Unis, mais aussi en Irlande et au Luxembourg, et qui contournent ainsi la loi française.

"Pour renforcer ce sentiment d'impunité, il faut renforcer le rôle de la puissance publique et étendre son action au niveau européen et international", a affirmé la ministre.

"L'autorégulation par les grands opérateurs du net ne fonctionne pas car ils n'ont pas d'intérêt économique à ce que cela fonctionne", a souligné Gilles Clavreul, délégué Interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.

"Nous avons pris du retard sur les grandes évolutions technologiques. Il nous faut maintenant obtenir une domiciliation juridique des acteurs du net en France", a indiqué le préfet. Un impératif indispensable pour simplifier d’éventuelles poursuites. Un texte est en préparation, il devra contourner le principe européen qui reconnaît la liberté d'installation des entreprises.

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Vos réactions

Portrait de Ephise
24/février/2015 - 21h11

L'idée de l'application d'une tel loi commence à faire peur aux internautes ... être caché derrière un pseudo ou se révéler avec ce même pseudo?

Portrait de ZigZag
24/février/2015 - 19h16

responsabiliser les FAI  , elle est bien bonne !

ou rendre le robinet responsable de la sécheresse  smiley