17/01/2015 09:32

Le procureur de Grenoble réclame plus de moyens face au terrorisme et à la criminalité

Le procureur de Grenoble a estimé vendredi qu'il fallait plus de moyens pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée et a critiqué la lourdeur de la procédure pénale qui entrave, selon lui, l'efficacité de la justice.

"Ceux qui sont chargés d'assurer la répression et je pense aux policiers, gendarmes, magistrats, ont parfois l'impression de devoir mener un combat de boxe avec une main attachée dans le dos", a déclaré Jean-Yves Coquillat, au cours de l'audience solennelle de rentrée du tribunal de Grenoble. "On est passé d'un coup de Maigret aux Experts, de l'inquisitoire au contradictoire, sans les moyens nécessaires", a-t-il estimé.

Or, "si on ne veut pas une justice désarmée, il faut des moyens", a estimé le magistrat.

"Aujourd'hui, il faut des équipes de techniciens de scènes de crimes, des scientifiques, des investigations, des analyses et tout cela coûte très cher", a-t-il détaillé.

"Si on veut plus de sécurité, il faut plus de sévérité, il faut plus de répression. Et si on veut mettre les peines à exécution, autrement que virtuellement, il faut des prisons. Là encore, outre la volonté de faire, il faut de l'argent", a ajouté M. Coquillat. Se demandant si la France n'était pas désarmée "face aux terroristes, ou aux criminels et délinquants organisés", le procureur a aussi critiqué "la lourdeur de nos procédures, et de la procédure pénale en particulier, sa complexité" qui "sont devenues des freins à son efficacité".

"La multiplication des pièges procéduraux est telle que le risque d'erreur est constant et que l'aléa judiciaire pèse sur tous les dossiers", a souligné le magistrat. "Aujourd'hui la moindre affaire nécessite une procédure considérable et extrêmement complexe (...) et les exigences de forme ont définitivement supplanté les nécessités du fond", a-t-il ajouté.

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