01/12/2014 13:53

Arnaud Montebourg poursuivi en diffamation pour avoir mis en cause le FN après une agression

Le Front national a poursuivi lundi en diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris l'ancien ministre PS Arnaud Montebourg, qui avait mis en cause le parti après une agression dont il a été victime en février 2012 avec sa compagne de l'époque Audrey Pulvar.
Le couple, qui avait porté plainte, avait été pris à partie, en sortant d'un restaurant du XVIe arrondissement de Paris, par un groupe de personnes scandant des slogans favorables au FN et des injures antisémites.
"A l'évidence, c'était des militants politiques du Front national puisqu'il criaient Bleu blanc rouge ! La France aux Français ! Le Pen président !", avait déclaré M. Montebourg à l'AFP.
"Ca témoigne d'un climat de libération d'une parole raciste et à connotation fascisante dans le parti de Mme (Marine) Le Pen", avait-il ajouté, propos qu'il conteste.
L'avocat du FN, Me David Dassa le Deist, a estimé que les propos de M. Montebourg ne reposent "sur aucune base factuelle" qui soit "certaine", "sérieuse", "suffisante".
Il a raillé la "manière très, trop tardive" avec laquelle M. Montebourg conteste "courageusement" l'un des propos poursuivis.
Pour le procureur Aurore Chauvelot, il n'y a pas dans les propos poursuivis d'imputation diffamatoire qui puisse être condamnée. La phrase contestée par M. Montebourg n'est "que l'expression d'un point de vue".
Pour la défense de l'AFP, dont le PDG est poursuivi en tant que directeur de la publication, "ce n'est pas le FN qui est visé" par les propos litigieux, a plaidé Me Cosima Ouhioun, mais "des militants du FN, ce n'est pas la même chose".
L'AFP n'a "fait que reproduire" les propos de M. Montebourg, qui n'ont "aucun caractère diffamatoire", a poursuivi Me Ouhioun, estimant que ce procès fait partie de la "communication politique actuelle du FN" visant à montrer que le parti prend ses distances avec les comportements violents.
"Quand Arnaud Montebourg dit quelque chose il assume et il en parle franchement", a rétorqué son avocat, Me Christian Charrière-Bournazel face à l'accusation de manque de courage portée par l'avocat du FN, "je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas le croire".
"Il n'est pas dit que le FN est à l'origine de cette manifestation de violence", a-t-il plaidé, "il n'y a pas matière à condamnation".
Jugement le 23 janvier.
Jean-Marie Le Pen avait poursuivi Audrey Pulvar pour des propos tenus sur Twitter après l'agression, mais il a été débouté fin septembre.

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