18/07/2014 16:41

LVMH et eBay concluent un accord de lutte contre la vente en ligne de contrefaçons

Le numéro un mondial du luxe LVMH et le groupe américain de distribution en ligne eBay ont enterré la hache de guerre en concluant un accord de lutte contre la vente en ligne de contrefaçons, après des années d’affrontement en justice.

L’accord, dont les détails n’ont pas été révélés, vise à «protéger les droits de propriété intellectuelle et combattre la vente de contrefaçons en ligne», ont annoncé les deux groupes jeudi dans un communiqué commun.

Celui-ci précise que «grâce aux mesures de coopération mises en oeuvre, les deux entreprises ont mis un terme aux procédures judiciaires en cours».

«Grâce à nos efforts communs, les consommateurs pourront bénéficier d’un environnement digital plus sûr, au niveau mondial», ont déclaré Michael Jacobson, vice-président d’eBay, et Pierre Godé, vice-président de LVMH, dans ce communiqué laconique.

LVMH, dirigé par Bernard Arnault, est propriétaire d’une soixantaine de marques de luxe dont Louis Vuitton, Dior, Guerlain, Givenchy, Céline, Fendi, Berluti, Bulgari et de nombreux grands noms des vins et spiritueux comme Moët & Chandon, Dom Pérignon, Hennessy... La vente de contrefaçons sur internet, comme pour la plupart de ses concurrents, est sa bête noire.

- La Chine, premier fournisseur -

La cour d’appel de Paris avait confirmé en septembre 2010 la condamnation d’eBay pour avoir vendu entre 2001 et 2006, des contrefaçons Louis Vuitton et Christian Dior ainsi que des parfums Dior, Guerlain, Givenchy et Kenzo. Mais elle avait réduit de 38 à 5,7 millions d’euros le montant des dommages et intérêts. La chambre commerciale de la Cour de Cassation avait ensuite annulé en mai 2012 une partie de la condamnation et décidé que le dossier devrait être rejugé par la cour d’appel de Paris... Une affaire qui n’était donc pas définitivement close.

Pour les groupes de luxe, les contrefaçons représentent un manque à gagner d’environ 10% de leur chiffre d’affaires, selon le Comité Colbert, qui réunit les grands noms français du secteur dont Vuitton, Chanel et Hermès. Et elles circulent essentiellement aujourd’hui via internet.

Si des acteurs de la distribution en ligne comme PriceMinister.com ou leboncoin.fr sont signataires d’une charte de la lutte contre la contrefaçon lancée fin 2009, eBay, lui, ne l’était pas.

Pour tenter d’endiguer le flux croissant des produits contrefaits, Louis Vuitton, première marque de luxe au monde et probablement la plus copiée, multiplie les démarches.

La marque a ainsi conclu en octobre 2013 un accord anti-contrefaçon avec le site internet chinois Taobao du numéro un chinois du commerce en ligne Alibaba, concurrent d’eBay et d’Amazon. Une grande première, alors que l’essentiel des produits contrefaits du luxe sont fabriqués en Chine.

Selon les statistiques de l’Union européenne, les quatre cinquièmes des produits contrefaits saisis en Europe viennent de Chine.

A l’époque, la marque phare de LVMH avait salué une coopération «inestimable», qui empêche «le transport, la fabrication et la vente de marchandises contrefaites, tant en ligne que hors ligne». Taobao s’était notamment engagé à retirer illico de son site les offres suspectes de produits Louis Vuitton.

Vuitton est l’une des marques les plus offensives du secteur du luxe en matière de lutte contre les contrefaçons et de propriété intellectuelle.

En 2009, elle avait déjà conclu un accord avec Yahoo au Japon et en 2010 avec le site de vente aux enchères japonais Rakuten Auction, alors que le Japon reste un marché clé du luxe, pour Vuitton comme pour Hermès et bien d’autres géants du secteur.

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