18/04/2014 18:03

Les recherches du vol MH370 de Malaysia Airlines devraient être les plus chères de l’histoire de l’aviation

Les recherches du Boeing 777 de Malaysia Airlines, disparu mystérieusement le 8 mars, devraient être les plus chères de l’histoire de l’aviation, estiment les experts, d’autant qu’elles pourraient se poursuivre encore longtemps.

Le vol MH370, qui assurait la liaison Kuala-Lumpur avec 239 personnes à bord, a pour une raison inconnue changé radicalement de cap après une heure de vol et s’est vraisemblablement abîmé dans le sud de l’océan Indien, à 2.000 km au large de la côte ouest australienne.

L’Australie, qui coordonne les recherches dans cette zone isolée et peu fréquentée des bateaux, n’a pas évoqué, publiquement du moins, le coût des opérations, mais la Malaisie estime qu’il est «énorme».

«Lorsqu’il s’agit de récupérer (une épave d’avion) à une profondeur de 4,5 km, aucune armée n’est capable de faire cela», a déclaré jeudi le ministre malaisien des Transports et de la Défense Hishammuddin Hussein. «Nous devons prendre des entreprises privées et le coût sera énorme».

Ravikumar Madavaram, expert en transport aérien au cabinet de consultants Frost and Sullivan, estime le coût des recherches effectuées depuis le 8 mars à quelque 100 millions de dollars US (72 millions d’euros).

Des frais pris en charge principalement par la Malaisie, l’Australie et la Chine, qui comptait 153 ressortissants à bord. «C’est sans aucun doute la plus grande opération» de recherches de l’histoire de l’aviation, déclare-t-il à l’AFP. «En termes de coûts, ce sera la plus chère».

Pour le seul premier mois des recherches, qui ont démarré en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Malacca, puis vers la mer d’Andaman, le Pentagone a indiqué avoir consacré 7,3 millions USD.

En plus de la Malaisie, ont aussi participé aux opérations les premières semaines Singapour, le Vietnam et l’Inde.

Dans l’océan Indien, où la quête s’est ensuite déplacée, des bateaux et avions des armées d’Australie, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande, Chine, Corée du Sud et Japon ont scruté les flots.

En vain là encore.

- La facture grimpe -

Les espoirs reposent à présent sur un robot sous-marin équipé d’un sonar et prêté par la Marine américaine, qui descend jusqu’à 4.500 mètres de profondeur sonder le lit de l’océan, dans une zone restreinte.

Selon David Gleave, spécialiste de la sécurité aérienne à l’université britannique de Loughborough, «si l’ont trouvait (l’avion) maintenant», les coûts «seraient de l’ordre d’une centaine de millions de dollars US».

Mais plus l’opération dure, plus la facture grimpe. Et une fois l’épave trouvée, d’autres coûts s’ajouteront dont l’ampleur dépendra de la profondeur des fonds et de la dispersion des débris.

Comparaison est souvent faite avec la quête du vol Air France 447 qui avait sombré dans l’Atlantique en juin 2009. Les opérations, qui impliquaient la France, le Brésil et les Etats-Unis, pendant deux ans, ont coûté entre 80 et 100 millions d’euros, selon le Bureau d’enquêtes et d’analyses, l’organisme français chargé des enquêtes dans l’aviation civile.

L’Australie se refuse à évoquer le montant de l’addition. «C’est une des recherches les plus difficiles de tous les temps et ça pourrait prendre du temps», indique à l’AFP le Centre conjoint de coordination des agences (Jacc), chargé d’organiser les opérations.

«Le coût est significatif» et «est endossé par nos partenaires internationaux qui ont apporté leur aide, en hommes et en matériel, civil et militaire», ajoute-t-il.

Pour le moment, chaque pays prend en charge ses frais.

«Ca doit commencer à inquiéter les responsables des budgets militaires», avance Kym Bergmann, rédacteur en chef de la revue Asia-Pacific Defence Reporter. Mais annoncer une baisse de régime dans les opérations serait mal accepté par les familles des passagers.

«Je pense qu’ils vont continuer un mois ou deux, sans tenir compte des coûts», renchérit l’expert Ravikumar Madavaram. «Mais s’ils ne trouvent rien, ça deviendra une chasse à la chimère et les populations vont poser des questions».

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