16/03/2014 08:26

Succès public pour la journée "portes ouvertes" du quotidien Libération hier

Vente de T-Shirts "Libération, nous sommes un journal" au rez-de-chaussée, affiches de "Une" historiques au 6ème étage, photos-souvenirs au 7ème, débats au 8ème, gâteaux-maison sur la terrasse : très conviviale, la journée "porte ouvertes" de Libération a attiré samedi des centaines de personnes.

Dans une ambiance bon enfant, des lecteurs de tous âges -- environ 1.500 selon les syndicats -- ont envahi les étages de l'immeuble parisien qui abrite le quotidien, pour montrer leur soutien à leur journal au bord de la faillite.

Ils ont rencontré ses journalistes, venus nombreux expliquer leur métier.

Les représentants du personnel en ont profité pour expliquer en public leur opposition au plan de leur principal actionnaire, l'homme d'affaires Bruno Ledoux, qui veut une vaste diversification, avec notamment un espace culturel et un réseau social.

"Nous avons expliqué notre inquiétude sur ce projet, très loin du journalisme de qualité, et rappelé le manque de visibilité sur les investissements", a indiqué  Olivier Bertrand, délégué du personnel (Sud).

Bruno Ledoux a promis de révéler courant mars les noms d'investisseurs qui pourraient renflouer le journal.

Les syndicats comptent déposer une plainte contre la direction pour "délit d'entrave", après l'annonce par M. Ledoux, devant des étudiants en journalisme, d'une réduction des effectifs à venir.

La présence nombreuse du public a mis du baume au coeur des journalistes de Libé.

"Ca fait du bien de voir autant de monde, on a aussi été frappés du nombre de jeunes. Ca montre le lien extrêmement précieux entre le journal et ses lecteurs. Il ne faut pas les trahir. Il faut une information de qualité", a résumé M. Bertrand.

Dans un débat l'après-midi, Laurence Franceschini, directrice générale de la DGMIC (Direction générale des médias et des industries culturelles) a indiqué que la ministre de la Culture Aurélie Filippetti préparait une "adaptation des aides à la presse", qui sont conditionnées au "respect d'une certain nombre de principes".

Elle a aussi laissé entendre qu'une solution pourrait être, comme le réclame le site Mediapart, de permettre à la presse de bénéficier du statut des "fonds de dotation", structures à but non lucratif qui offrent aux donateurs des réductions d'impôt, et jusqu'ici réservés à la culture.

"Il faut renforcer les fonds propres de la presse. Il y a des exemples dont nous pouvons nous inspirer, comme le Guardian (quotidien britannique au statut de fondation, ndlr). C'est un enjeu à très court terme, pour les mois qui viennent", a-t-elle dit à ce sujet.

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