04/03/2014 13:25

Dix ans après sa mort, Nougaro reste l'élu du coeur des Toulousains

Claude Nougaro reste l'élu du cœur des Toulousains, artistes et anonymes, dix ans après sa mort, même si la date anniversaire du 4 mars ne sera marquée par aucun hommage officiel de sa ville, élections municipales obligent.

Des chanteurs de Zebda au récent trio formé par Magyd Cherfi avec Art Mengo et Yvan Cujious, autre chantre de Toulouse proche de la famille Nougaro, tous les artistes toulousains interrogés s'illuminent au nom du disparu, qui mieux que quiconque a incarné la ville.

Hakim Amokrane, qui a créé Zebda avec son frère Mouss et Magyd Cherfi, remercie Nougaro le Toulousain. "Je suis un Toulousain d'origine kabyle avec un accent d'ici assez prononcé: grâce à Nougaro, je n'ai pas calculé, cet accent fait partie de ma manière d'interpréter et si je reprends du Renaud, je vais le chanter avec mon accent de Toulouse", lance-t-il.

"En l'écoutant, j'ai pu assumer d'être un mec de province qui ne soit pas vécu comme un plouc", lui fait écho son vieux complice Magyd Cherfi, se souvenant que Nougaro s'adressait à sa ville natale en chantant: "Un torrent de cailloux roule dans ton accent".

Art Mengo, Yvan Cujious et Magyd Cherfi, qui viennent d'achever leur "Toulouse con Tour", une tournée de 10 concerts, soulignent le rôle fédérateur joué par Nougaro dans leur vie artistique.

"Il habitait plus à Paris qu'à Toulouse, mais c'est grâce à Nougaro qu'on s'est rencontrés, c'est lui qui a invité toute la scène toulousaine au premier festival Garonne en 1996" se souvient Mengo. "Sa musique était élaborée, pas facile à chanter par la foule, mais il avait un rapport simple à la ville et les gens avaient un accès très facile à lui", ajoute Cujious, interrogé avec ses deux compères dans un célèbre bar à tapas de Toulouse où ils ont passé des soirées "chaudes" avec leur mentor.

Tous soulignent "la musicalité du mot chez Nougaro". Éric Alias, chanteur professionnel moins connu que les précédents mais qui s'est voué à interpréter Nougaro, ajoute: "il jouait de la musique avec les mots; si vous ne mettez pas l'histoire dans le rythme où il l'a posée, vous la paumez".

Alias a fait salle comble en banlieue toulousaine le 9 février pour un concert hommage de deux heures intitulé "Nougaro dix ans déjà".

Le bonheur se lisait sur beaucoup de visages de spectateurs: Isabelle Bouissou, 46 ans, arrivée il y a 18 ans à Toulouse s'attendrissait: "J'ai connu Nougaro avant d'habiter ici, avec son accent il a toujours représenté Toulouse". "Il me fait penser au rugby, il est Toulouse" renchérissait son compagnon, Sébastien Michel, 48 ans.

- 'Après lui, c'est terminé !' -

Avec l'incontournable "ô Toulouse", Nougaro fait toujours frissonner d'émotion les habitants de la ville rose. "C'est affectif, il nous parle de nous, il nous glorifie" explique Magyd Cherfi, tandis qu'Art Mengo lance, définitif: "Je ne connais pas un artiste qui ait fait une chanson aussi belle sur sa ville: personne ne va écrire sur Toulouse après lui, c'est terminé !"

L'hommage officiel de la ville à son poète attendra pourtant, non par ingratitude, mais parce qu'aucun candidat à la mairie ne veut être accusé de récupération politique de celui qui défendait opiniâtrement son indépendance.

Pierre Cohen, le maire sortant (PS) candidat à sa réélection, n'en fait pas mystère: "il ne devrait rien se passer avant les municipales (...) il y a plutôt un travail à faire après. On réfléchit sur de grands évènements".

Ce pourrait être en juillet , ou encore le 9 septembre, jour où le chanteur aurait eu 85 ans.

Cet anniversaire de Claude Nougaro devrait de toute façon être fêté au cœur de sa ville, jeunesse retrouvée, grâce à une statue en bronze grandeur nature en cours de réalisation le montrant dans la force de l'âge arpentant sa ville d'un pas décidé.

Une idée validée, selon ses proches, par sa dernière épouse Hélène et par Cécile, la fille aînée de Claude, dont il chanta la naissance en 1963.

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Vos réactions

Portrait de no way
5/mars/2014 - 02h31

Pour moi tu ne mourras jamais Claude !

Tu es là dans ma mémoire et j'écoute tes chansons en boucle ... depuis il y avait une ville, je suis saoul, la pluie, locomotive d'or, le jazz et la java ... en passant par les mains d'une femme dans la farine, amstrong, cecile ma fille, bidon ville, le coq et la pendule, c'est une garonne ... pour finir à bout de souffle par Toulouse ....

Portrait de Laïa 2
4/mars/2014 - 20h48

Moi aussi,j'aime la castagne !!!!

Portrait de Grande gueule du 31

J'aime trop ma ville rose pour la quitter! Vive C.Nougaro et plus particulièrement sa chanson "O Toulouse" qui nous représente bien a mes yeux

Portrait de chépa
4/mars/2014 - 13h52

Toulousaine exilée dans un autre département, entendre " ô Toulouse" me fait monter systématiquement monter les larmes aux yeux...