29/09/2009 17:09

Le Parisien: En colère, le directeur éditorial démissionne

Le directeur éditorial du Parisien/Aujourd'hui en France, Noël Couëdel, a annoncé sa démission dans une lettre interne où il dénonce "l'incompétence" de la direction et de l'actionnaire, le groupe Amaury, après le licenciement du directeur de la rédaction survenu la semaine dernière.  

Cette lettre, révélée par la lettre spécialisée Presse News et dont l'AFP a obtenu une copie mardi, a surpris par sa "brutalité" et ravivé l'inquiétude au sein de la rédaction, qui redoute un plan social touchant une centaine des quelque 360 salariés de la rédaction, a confié une représentante du personnel. 

 "Je mets fin aujourd'hui à l'ensemble de mes fonctions au sein du groupe Amaury (également propriétaire de l'Equipe, ndlr). Je ne peux pas en effet cautionner l'actuel retournement de ses valeurs qui fait du cynisme, de la brutalité et de l'incompétence les nouveaux repères des actuels propriétaires de nos titres", écrit M. Couëdel.  

M. Couëdel s'était vu chargé en décembre 2008 de réfléchir aux évolutions du quotidien. Il avait quitté le groupe dix ans plus tôt.   Cette lettre intervient après le licenciement, la semaine dernière, du directeur de la rédaction, Dominique de Montvalon, et de deux rédacteurs en chef par le patron du titre, Jean Hornain. 

 "On est tous surpris par la brutalité du ton mais elle est proportionnelle à la brutalité des actes, à la façon dont Dominique de Montvalon et ses adjoints ont été jetés", a commenté une représentante du personnel. Selon cette source, "MM. Couëdel et Montvalon ont essayé de faire prévaloir les intérêts de l'éditorial mais depuis des mois ils se heurtaient à la logique économique, qui a prévalu" au terme d'un "bras de fer".  

"Cette lettre confirme qu'il y a eu une lutte au sommet entre deux conceptions" du journal, a renchéri un journaliste, qui parle d'une ambiance "tendue".    A la clé, le personnel redoute un plan d'économies assorti d'un plan social. "On craint 100 suppressions de postes à la rédaction et une tentation d'Amaury de transformer le Parisien en journal 'low-cost' (à bas coûts, ndlr) comme Aujourd'hui Sport", a ajouté la représentante du personnel.  

Un comité d'entreprise extraordinaire, initialement prévu ce mardi, a été reporté sine die après l'annonce de la réorganisation à la tête de la rédaction, dont Thierry Borsa est désormais aux commandes.  

Les ventes du Parisien ont baissé de 4% en 2008.

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Vos réactions

Portrait de jdepradines
30/septembre/2009 - 10h32

Virer de cette façon brutale toute la direction d'une rédaction qui donnait satisfaction aux lecteurs les plus fidèles est une grosse bêtise et d' un cynisme rare. Dominique de Montvalon directeur de la rédaction et ses deux rédacteurs en chef sortaient tous les jours un journal intéressant, vivant, dynamique, sympa..., des qualités qui faisaient du Parisien les meilleur des journaux parisiens, un quotidien populaire mais de bon niveau. Et surtout, il trouvait de bonnes informations... Reprises d'ailleurs souvent ailleurs et notamment par Laurent Ruquier.... Avec la crise les gens achètent moins de quotidiens... Ce n'est pas de la faute des journalistes... On peut parier que la chute du Parisien va se poursuivre gravement. Surtout avec des décisions de ce genre. Couëdel qui est un grand journaliste et un bon gestionnaire de presse a bien tiré les conclusions de la délirante nouvelle stratégie du groupe...

Portrait de jdepradines
30/septembre/2009 - 02h23

Merci, mon cher cousin et ami.
Signé Mlle Amaury (pcc)

Portrait de donvega
29/septembre/2009 - 19h35

Couëdel 66 ans, totalement handicapé de l'informatique et des nouvelles technologies (il ne sait pas ce qu'est un texto) va d'échec en échec depuis 10 ans. Viré de I Télévision au bout de 2 ans, de RTL au bout d'un an, c'est un type qui vit uniquement sur une réputation acquise à une autre époque. Qu'il retourne à Larmor-Plage s'occuper du FC Lorient et du Festival Interceltique et qu'il laisse des professionnels compétents, audacieux et ambitieux s'occuper de l'avenir de la presse écrite qui mérite mieux que lui. Parce qu'elle est noble, en danger et obligée d'évoluer vers la convergence avec les supports numériques. e ce côté le Groupe Amaury a vraiment des atouts. En un an et demi, Couëdel ne s'en est même pas rendu compte.

Portrait de Bernardi
29/septembre/2009 - 18h30

Pour la planète, il vaut mieux des journaux papier (recyclé) qu'un stockage sur des serveurs avec consultation en ligne par les lecteurs. L'impact est certainement bien moins important.

Portrait de cequejepense
29/septembre/2009 - 18h26

Cette affaire Parisien signe une fois de plus un recul annoncé de la qualité , de la pluralité de l'information en France .
Le journal est devenu un titre populaire sans tomber dans le populisme, il me plait tel qu'il est aujourd hui . Demain , on verra . Pour ceux qui en douteraient encore, signaler que les salariés ne seront pas les seules victimes de ce turn over. Les (e)lecteurs aussi.
Bravo aux journalistes qui ont encore des couilles et le sens de la déontologie .

Portrait de jdepradines
29/septembre/2009 - 17h41

Virer la toute direction d'une rédaction qui donnait satisfaction aux lecteurs les plus fidèles est une grosse bêtise. Dominique de Montvalon directeur de la rédaction et ses deux rédacteurs en chef sortaient tous les jours un journal intéressant, vivant, dynamique, sympa..., des qualités qui faisaient du Parisien les meilleur des journaux parisiens, un quotidien populaire mais de bon niveau. Et surtout, il trouvait de bonnes informations... Reprises d'ailleurs souvent ailleurs et notamment par Laurent Ruquier.... Avec la crise les gens achètent moins de quotidiens... Ce n'est pas de la faute des journalistes... On peut parier que la chute du Parisien va se poursuivre gravement. Surtout avec des décisions de ce genre. Couëdel qui est un grand journaliste et un bon gestionnaire de presse a bien tiré les conclusions de la délirante nouvelle stratégie du groupe...

Portrait de telephane95
29/septembre/2009 - 17h33

je pense que les journaux papiers sont amenés à disparaitre et ce n'est pas un mal pour la planète. on ferait mieux de faire de même avec les prospectus et les post-impacts( publicité adressée) et pourtant je suis facteur mais je préfère que l'on se débarrasse de tout cela à la source et plus dans nos poubelles...