25/10/2013 18:07

Affaire Bettencourt: Le Point condamné pour avoir diffamé Stéphane Courbit

L'hebdomadaire Le Point a été condamné vendredi pour avoir diffamé l'homme d'affaires Stéphane Courbit dans un article paru en 2012, qui lui imputait d'avoir abusé de la faiblesse de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt pour renflouer sa société.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné le directeur de la publication du Point Franz-Olivier Giesbert à 1.500 euros d'amende et le journaliste Emmanuel Berretta à la même peine, mais avec sursis. Il les a en outre condamnés à verser solidairement un euro de dommages et intérêts à M. Courbit et 3.500 euros pour les frais de justice. Le tribunal a également ordonné la publication d'un communiqué judiciaire dans l'hebdomadaire dans un délai d'un mois un fois la décision devenue définitive.

Dans son édition du 5 avril 2012, Le Point évoquait l'investissement de 143,5 millions d'euros effectué, fin 2010 et début 2011, par Mme Bettencourt dans la société LGI, contrôlée par le holding de M. Courbit, LOV Group. Postérieurement à la publication de l'article, M. Courbit a été mis en examen dans l'affaire Bettencourt puis renvoyé devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour abus de faiblesse, mais a formé un pourvoi en cassation. Les juges de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris ont considéré que l'article imputait bien à M. Courbit "d'avoir abusé de la faiblesse de Liliane Bettencourt en obtenant le renflouement de sa société".

L'un des passages poursuivis évoquait le bruit courant dans tout Paris qu'il avait "fait le sac de la vieille", "insinuant ainsi clairement qu'il a négocié l'entrée au capital de Liliane Bettencourt dans son groupe alors qu'il connaissait son état de faiblesse", notent les juges. Le tribunal a estimé que "les seules coupures de presse" produites par les prévenus ne suffisent pas "à justifier d'une enquête sérieuse, à la mesure de la gravité des imputations formulées" et que les prévenus "ont manqué de prudence dans l'expression".

Les magistrats ont par ailleurs souligné, concernant un passage l'accusant d'avoir organisé une fraude à l'assurance liée au naufrage de son yacht flambant neuf, que l'hebdomadaire a "volontairement occulté" l'hypothèse d'une panne mécanique pour expliquer le naufrage, évoquée dans la presse avant l'article incriminé, ce qui illustre "leur absence d'enquête sérieuse et préalable à ce sujet".

En avril dernier, M. Courbit avait été débouté contre l'hebdomadaire pour un article sur le même sujet paru le 8 décembre 2011.

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