04/02/2013 10:41

Le Néerlandais Willem reçoit le Grand prix du festival de la BD d'Angoulême

Le Néerlandais Willem, dessinateur satirique corrosif et graphiste hors pair, a été sacré dimanche par le Grand Prix d'Angoulême, qui couronne un auteur pour l'ensemble de son oeuvre, en clôture du 40e Festival international de la BD d'Angoulême.

Le Prix du Meilleur album est allé au 2e tome du best-seller "Quai d'Orsay. Chroniques diplomatiques" (Dargaud) de Christophe Blain (dessin) et Abel Lanzac, un pseudonyme (scénario), plongée décapante dans l'hystérie d'un cabinet ministériel.

A cette occasion, le mystérieux Abel Lanzac a tombé le masque : il s'appelle Antonin Baudry et fut l'une des plumes de Dominique de Villepin au ministère des Affaires étrangères.

Les deux compères ont co-écrit avec Bertrand Tavernier une adaptation cinématographique de leur album qui est en cours de montage.

Par ailleurs, le Festival a décidé, comme lors de ses 10e, 15e et 20e éditions, d'attribuer un Prix spécial.

Il a été décerné pour l'ensemble de son oeuvre au Japonais Akira Toriyama, 57 ans, l'auteur du mythique Dragon Ball, le manga le plus vendu au monde avec quelque 230 millions d'exemplaires.

Le Festival "se réjouit de la désignation de Willem comme Grand Prix", ont indiqué les organisateurs.

Né Bernhard Willem Holtrop, le 2 avril 1941 à Ermelo aux Pays-Bas, le dessinateur qui a pris pour nom de plume Willem, s'est installé en France en 1968.

Avant de mettre cap au sud, il a fait des études aux Beaux-Arts dans son pays et fondé le journal satirique God, Nederland & Orange. De nombreux numéros, où s'illustre notamment Topor, seront saisis par la justice néerlandaise.

Arrivé en France, le laconique Willem continue d'allier l'acuité de son regard corrosif sur le monde à l'humour féroce.

Au fil de ses BD, illustrations, fictions ou reportages, il passe au crible les travers de la société: politique, sexualité, guerres, génocides, extrémismes et religion...

Auteur prolifique; dans la presse, du journal du mouvement anarchiste Provo au quotidien Libération en passant par Hara-Kiri, et dans ses nombreux livres, Willem ne cesse de croquer la politique... et le sexe.

Des dessins contre la guerre du Vietnam aux séries politico-policières muettes de Charlie Hebdo, des "Forty Dirty Drawings" à l'actualité illustrée de l'Echo des savanes ou aux "Anal Symphonies", l'œuvre de Willem invente ses propres codes, à la lisière de l'humour potache mais avec une conscience politique aiguë.

Maître du graphisme, influencé, dit-il, par Siné qui avait publié ses premiers dessins "français" dans son journal L'Enragé, Willem fustige notamment dans ses oeuvres les dérives identitaires et l'injustice sociale. "+Siné Massacre+ a été ma bible", avoue-t-il.

Pour la première fois cette année, le lauréat du Grand Prix a été désigné par les auteurs de BD présents et accrédités au Festival, selon une nouvelle procédure de scrutin. L'arbitrage ultime par l'Académie des grands prix s'est fait sur les cinq noms arrivant en tête,ont précisé à l'AFP les organisateurs.

Les autres têtes de liste étaient le Britannique Alan Moore, les Japonais Katsuhiro Otomo et Akira Toriyama et l'Américain Chris Ware.

Sur les 1.500 auteurs présents à Angoulême, 537 ont voté, "ce qui démontre l'implication de la profession pour une première année et laisse augurer d'une participation encore plus grande pour les années à venir", ont assuré les organisateurs.

Pendant quatre jours, le Festival d'Angoulême a fait cette année la part belle à la bande dessinée ultra-populaire avec la célébration festive d'Astérix, Mickey et Donald. Il a aussi rendu hommage dans une grande exposition à Albert Uderzo, 85 ans, qui a présenté l'équipe qui a pris son relais pour le nouvel Astérix à paraître le 24 octobre, Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin).

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Vos réactions

Portrait de Flipman
4/février/2013 - 16h08

C'est ridicule, tout ce festival est totalement factice et idiot.

Pour la premiere foi je me suis payé le deplacement depuis Paris et quelle ne fut pas ma déception, on ne vois pas grand chose on fait la queue partout, c'est mal organisé et totalement sans interet.

Quand on vois la plus part des dessinateurs on comprend à quel point ce milieu est pouri car les ventes augmentes les editeurs se font visiblement beaucoup d'argent mais les auteurs, on dirait des SDF.

Portrait de bib
4/février/2013 - 13h23

préférez Willem à Alan Moore, mais aussi Toriyama, Otomo et Ware est un choix qui va en désabuser plus d'un

il va falloir rééditer du Willem car on ne le connait plus qu'en dessin de presse...

des rééditions qui ne se vendront pas, ou seulement dans un microcosme parisien "pour faire genre"...

bref, cela sent le vote copinage.

 

curieux système de vote ou Andreas n'était même pas cité dans la préliste