04/08/2009 16:04

Italie/Presse: ventes en hausse grâce à l'affaire Berlusconi

Les journaux de centre-gauche du groupe "L'Espresso", qui continuent d'enquêter sur les fréquentations de Silvio Berlusconi malgré les menaces de représailles, ont augmenté leurs ventes depuis le début de leurs révélations en avril, a indiqué mardi le groupe basé à Rome.

Avec la mise au jour fin avril de l'affaire "Noemi", la jeune femme que le président du Conseil italien aurait fréquenté alors qu'elle était mineure, les ventes du quotidien "la Repubblica" "ont augmenté de plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires par jour", a déclaré à l'AFP le groupe propriétaire du journal de centre-gauche. Le deuxième quotidien d'Italie, avec une diffusion moyenne de près de 560.000 copies par jour (janvier-décembre 2008), continue son bras de fer avec le "Cavaliere" en le sommant de répondre à une liste de dix questions, publiée sans relâche depuis trois mois, sur les circonstances de sa rencontre avec la jeune Noemi.

Le site de "La Repubblica" enregistre également depuis mai une augmentation des connexions de 10 à 15% par rapport à une base moyenne quotidienne de 1.420.000. Et il y a eu des pointes de 25% de hausse les jours de mise en ligne des conversations présumées entre l'escort girl Patrizia D'Addario et le président du Conseil.

Appartenant au même groupe et engagé dans la même "bataille" contre Berlusconi, l'hebdomadaire "L'Espresso" a comptabilisé près de 460.000 visiteurs uniques et 2.107.000 pages vues sur son site le 20 juillet, jour de publication d'audios exclusifs entre Berlusconi et D'Addario, soit cinq fois plus que la moyenne du mois de juillet.

Le "groupe éditorial L'Espresso" compense ainsi avec ses deux publications phare les résultats publicitaires médiocres enregistrés depuis le début de la crise financière, à l'image du secteur de la presse nationale, avec une baisse de 23,8% de ses recettes au premier semestre 2009.

Des résultats qui pourraient empirer si les entreprises suivaient l'invitation faite par Silvio Berlusconi à boycotter les journaux qui le "critiquent". "Ne faites pas publier vos publicités dans les médias défaitistes", s'était-il exclamé au cours d'une convention avec de jeunes entrepreneurs en juin, faisant clairement référence aux titres du groupe "L'Espresso" dont il dénonce régulièrement les méthodes et les objectifs "politiques".

Après cette déclaration, le groupe éditorial avait porté plainte le 22 juillet contre le président du Conseil pour diffamation, abus de fonction, concurrence déloyale et boycottage.

L'avocat du Cavaliere, Niccolò Ghedini, a également promis de poursuivre les journaux du groupe pour "diffamation".

Pour éponger le déficit enregistré, le groupe "l'Espresso" a mis en place un plan de diminution des coûts, qui a entraîné depuis juin 2008 la suppression de 242 postes sur un total de 3.208. "La qualité du travail journalistique des titres du groupe est récompensée par des meilleures ventes par rapport à celle du secteur", relève le groupe qui refuse de considérer ses publications quotidiennes comme faisant partie d'une "bataille idéologique" et qui déplore le peu de soutien des autres titres de la presse italienne dans cette "recherche de la vérité".

Les enquêtes sur les frasques supposées du président du Conseil italien ont fait les gorges chaudes de la presse européenne et nord-américaine depuis plusieurs semaines, alors que la presse italienne suit timidement et que les chaînes télévisées, dont notamment celles détenues par l'empire médiatique Berlusconi, occultent largement ces affaires.

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Vos réactions

Portrait de ahimsa69
4/août/2009 - 16h55

Réponse intéressante. Je profite de la perche tendue pour la saisir et vous demander où situez vous la barrière entre importance de l'information et intérêt des internautes ?

JMM.com a un modèle économique axé sur la publicité, donc connexe au nombre de clic, mais est ce vraiment compatible, selon vous, avec le métier de journaliste. A première vue tout n'intéresse pas, pourtant nombre de sujet sont plus importants que ceux exposés non ?

Cordialement

Portrait de olivier200
4/août/2009 - 16h15

Les enquêtes sur les frasques supposées du président du Conseil italien ont fait les gorges chaudes de la presse européenne et nord-américaine depuis plusieurs semaines, alors que la presse italienne suit timidement et que les chaînes télévisées, dont notamment celles détenues par l'empire médiatique Berlusconi, occultent largement ces affaires.

c est bizarre cette histoire c est pas en France qu une partie de la presse occulteraient une histoire derangeante pour le pouvoir ....En fait l histoire des sondages payés par l élysée et exploité par certains journaux plus personne n en parle ? l histoire de l attentat au pakistan soi disant commis par al quaida ? ALors franchement la tele francaise n a surtout pas de lecon a donné a l Italie