05/04/2012 17:36

Affaire Bettencourt: Un ancien journaliste de Mediapart mis en examen

Fabrice Lhomme, ancien journaliste du site d'information Mediapart, a été mis en examen aujourd'hui à Bordeaux pour "recel d'atteinte à l'intimité de la vie privée", après la publication en 2010 de conversations tenues chez Liliane Bettencourt. Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, et le directeur du site Edwy Plenel devaient être entendus à leur tour, aux mêmes fins, plus tard dans l'après-midi.

Mediapart avait publié d'abondants extraits de ces enregistrements réalisés de mi-2009 à mi-2010 par le majordome de la milliardaire, Pascal Bonnefoy, lui-même mis en examen le 14 mars pour atteinte à l'intimité de la vie privée. 

Farbice Lhomme, aujourd'hui journaliste au Monde, a déclaré qu'il "assume tout le travail qui a été fait" par Mediapart à cette époque. "Pour moi, il était nécessaire de publier les enregistrements" sur le site, a-t-il dit. Il est le huitième mis en examen dans ces dossiers, après déjà deux journalistes du Point pour des faits similaires, le 29 mars.

Lhomme a indiqué "ne pas trouver choquant qu'il y ait un débat public sur le fait de savoir s'il est légitime ou non de publier des conversations privées". "J'estime que de manière générale ce n'est pas souhaitable, mais qu'il peut y avoir des situations exceptionnelles", a-t-il ajouté. Pour lui, "c'est le cas" dans l'affaire Bettencourt, avec "un soupçon de financement politique illicite mettant en cause le premier personnage de l'Etat, un soupçon d'abus de faiblesse visant une des premières fortunes de France, d'autres soupçons, de fraude fiscale d'ampleur inégalée, de conflit d'intérêt et d'immixtion du pouvoir dans le cours de la Justice".

Avant leur audition, MM Arfi et Plenel avaient prévu de déposer une plainte pour dénonciation calomnieuse, voyant en effet comme une calomnie de dire qu'ils ont porté atteinte à la vie privée de Mme Bettencourt alors que Mediapart estime avoir choisi uniquement des extraits "d'intérêt public". Il n'était pas clair si cette plainte serait déposée auprès du doyen des juges d'instruction de Bordeaux, ou du procureur de la République Claude Laplaud.

 

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Vos réactions

Portrait de chevalvapeur
6/avril/2012 - 10h11

j'ajoute qu'un enregistrement de conversation ne peut servir de preuve dans aucun Tribunal..... alors que là c'est le point de départ d'une affaire que l'on veut sciemment scandaleuse pour nuire - devinez à qui - . Le goût de salir est un mal bien Français.

Portrait de chevalvapeur
6/avril/2012 - 10h09

Je m'étonne toujours de constater à quel point on respecte la Justice.
Il y a une procédure qui induit qu'on ne peut en parler pendant l'instruction.... Et tout le monde y va de son commentaire et surtout de ses accusations - c'est tellement bon - alors que tout le monde encourt une sanction !

Portrait de Ipso facto
5/avril/2012 - 21h26

Le problème est de savoir si le financement illégal d'un parti politique avec des fonds engrangés par la fraude fiscale relève de la vie privée... Si on suit ce raisonnement, pourquoi pas l'assassinat s'il est commis chez soi ? Et si l'islamisme radical se pratique chez soi, toute écoute est-elle illicite ? That is the question...

Portrait de Ipso facto
5/avril/2012 - 21h21
Marcodu14 a écrit :


Comment on peut apprecier ce qui est de l'espionnage :O

Il est vrai qu'à Mediapart, ils savent ce que c'est que d'être espionnés !!!

Portrait de Marcodu14
5/avril/2012 - 20h41
coolnot a écrit :

il a eu raison de balancer , il est ou le probleme ???? j'espere que les langues se délieront et certains doivent etre en train de flipper grave en ce moment .


Comment on peut apprecier ce qui est de l'espionnage :O

Portrait de Marcodu14
5/avril/2012 - 20h40
de kervern a écrit :


tu m'étonnes, surtout un en particulier!


oui , Plenel ;)