26/02/2012 12:45

Les animaux deviennent des stars de cinéma, comme les hommes

Au même titre que Jean Dujardin et Bérénice Bejo, le chien Uggie a conquis son titre de star internationale grâce au film muet "The Artist", apothéose que peuvent lui envier les autres chats, chevaux, ours ou loup qui mènent de véritables carrières d'acteurs.

Récompensé par le prix de l'interprétation canine des premiers Colliers d'Or à Los Angeles, faisant des démonstrations de skateboard sur le plateau du célèbre talk show télévisé américain d'Ellen DeGeneres, le Jack Russel dressé par Omar von Muller est un vrai professionnel et a aussi tourné dans "De l'eau pour les éléphants", avec Reese Witherspoon et Robert Pattinson.

Un autre acteur à poils tente en ce moment une percée sur les écrans dans "Cheval de guerre", de Steven Spielberg : un demi-sang bai foncé qui incarne Joey, pris dans la tourmente de la guerre de 1914.

Avant lui, les chevaux du film "Chevalier" ont valu au dresseur Mario Luraschi d'être honoré aux Oscars de 2002.

"Mes chevaux jouent un rôle, comme les hommes. Ils ne se comportent pas de la même façon à la maison que sur un plateau. En tournage, concentrés, ils attendent mes ordres pour tourner une scène", explique à l'AFP Mario Luraschi, qui vient d'achever le tournage du film Jappeloup, en salles fin 2012.

"Les récompenses des animaux sont méritées mais il faudrait aussi récompenser le dresseur qui lui est associé car un bon animal sans un bon dresseur n'est rien et inversement !", dit-il.

"Le gens ne se rendent pas compte qu'il faut des centaines, voires des milliers d'heures pour dresser un chien", avait lui aussi plaidé Omar von Muller.

"Pour un film, j'utilise plusieurs chevaux et les choisis en fonction des scènes. Les animaux n'ont pas les mêmes motivations que les hommes et ne peuvent travailler plusieurs heures d'affilée", raconte Mario Luraschi.

Les animaux sauvages, comme les loups, les ours et les rapaces travaillent aussi pour le cinéma.

le chat, le plus difficile

Spécialiste du dressage des loups et des ours, Jean-Philippe Roman "a noué une grande complicité avec ses bêtes sauvages".

"Le cinéma, ce n'est pas du cirque, l'animal doit être le plus naturel possible. Le spectateur doit avoir l'impression que le loup ou l'ours vit dans la nature", souligne-t-il.

Lorsqu'ils ne sont pas sur un plateau de tournage, ses ours qui ont joué dans le film "Les visiteurs II" vivent à l'état naturel dans un parc animalier dans l'Aveyron.

De son côté, Frédérique Flaesch, "conseillère technique animalier" pour le cinéma, la télévision mais aussi le théâtre est à la tête d'un cheptel d'une quarantaine d'oiseaux, une quinzaine de chiens et chats mais aussi de nombreux rats et animaux de la ferme.

"Le chat est l'acteur le plus compliqué à diriger car il ne se dresse pas. Je les sélectionne donc très jeunes, selon leur caractère docile, car pour un greffier, c'est très difficile de refaire plusieurs fois la même chose", dit-elle.

Actuellement, un de ses chats se produit au théâtre dans le rôle de "pomponnette" aux côtés de l'acteur Michel Galabru dans une pièce de Marcel Pagnol "La femme du Boulanger".

"La chatte doit manger longuement dans sa gamelle tous les soirs. Ce n'est pas simple pour elle de jouer devant un public de plus de 800 personnes", dit-elle.

Pour Mélanie Poux qui se définit comme éducateur d'animaux domestiques et sauvages pour les métiers de l'image, "les animaux sont de bons acteurs s'ils éprouvent du plaisir".

"L'apprentissage de leur métier se fait par le jeu, sous forme de récompenses", explique-t-elle.

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