19/01/2012 09:35

Le Canard Enchainé défend devant la justice son enquête sur Bouygues

Les auteurs d'un article du Canard Enchaîné, qui fait état de soupçons de corruption sur l'attribution du chantier du futur "Pentagone français" remporté par le groupe Bouygues, ont défendu la rigueur de leur enquête devant la justice saisie par le géant du BTP qui réclame neuf millions d'euros à l'hebdomadaire.

Cette somme est "totalement délirante", avait réagi le rédacteur en chef adjoint du Canard Enchaîné, Louis-Marie Horeau, en prenant connaissance de l'assignation en diffamation.

L'article incriminé révélait qu'une information judiciaire pour corruption et trafic d'influence était ouverte depuis février sur d'éventuelles malversations lors de l'attribution au groupe Bouygues du chantier du futur siège du ministère de la Défense dans le quartier Balard (XVe arrondissement de Paris).

Avec un total de "huit sources différentes" ayant eu accès au dossier confirmant l'ouverture de cette information judiciaire, le journaliste Christophe Nobili a estimé que l'hebdomadaire satirique avait pris "toutes les précautions s'imposant" avant de publier son enquête. "J'ai demandé (à une des sources, ndlr) 'Est-ce que Bouygues est concerné ?' et on m'a dit 'Bouygues est concerné'", a expliqué Christophe Nobili qui, dit-il, a obtenu la première information ayant permis de développer les investigations.

L'avocat du groupe Bouygues, Me Olivier Metzner a fait feu de tout bois, y compris du refus des journalistes de donner leur adresse, pour montrer que cette affaire est "le procès du ragot, de la rumeur, de tout ce qui est anonyme". Il a notamment tenté de montrer que Bouygues n'était pas le signataire du marché d'attribution du chantier du "Pentagone Français" remporté par un groupement de sociétés baptisé "Opale-Défense".

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