22/12/2011 09:57

Grande-Bretagne: Les écoutes téléphoniques monnaie courante au Mirror selon un ancien journaliste

Les écoutes téléphoniques étaient une pratique "ordinaire" au journal britannique Daily Mirror pour obtenir des informations, a affirmé un ancien journaliste de ce quotidien mercredi à Londres devant une commission d'enquête publique sur les pratiques des médias.

"J'irais jusqu'à dire que cela se produisait tous les jours", a déclaré James Hipwell qui a travaillé au Mirror de 1998 et 2000. Un journaliste "m'a fait une démonstration sur la façon de pirater des messageries", a-t-il raconté.

"La fréquence du piratage et le fait que les gens en parlaient ouvertement m'ont donné l'impression que le piratage était considéré comme un outil journalistique ordinaire pour obtenir des informations", a-t-il expliqué, ajoutant que la pratique "semblait" aussi "répandue dans d'autres journaux".

Il a en outre remis en cause le témoignage, la veille devant la même commission, du rédacteur en chef du Mirror de 1995 à 2004, Piers Morgan. M. Hipwell a jugé "très improbable" que M. Morgan n'ait pas été au courant des écoutes.

La commission sur les pratiques des médias, qui a commencé ses auditions fin novembre, a été mise en place par le gouvernement dans la foulée du retentissant scandale des écoutes au sein du journal News of the World (NoW) de Rupert Murdoch, qui a fait écouter 800 personnes, selon la police.

Cette affaire se concentre pour l'instant sur le NoW qui a été fermé en juillet en raison du scandale, mais les preuves s'accumulent contre d'autres titres britanniques qui auraient aussi eu recours à ces pratiques illégales.

D'anciens journalistes du Daily Mirror et du Sunday Mirror, appartenant à Trinity Mirror, ont déjà affirmé que les écoutes étaient monnaie courante dans leurs titres.

Le scandale du NoW a éclaboussé les médias, la police mais aussi la classe politique. Mercredi, Andy Coulson, ex-rédacteur en chef du NoW et ancien directeur de communication du Premier ministre conservateur David Cameron, a été débouté par la justice alors qu'il demandait que son ancien groupe de presse prenne en charge ses frais de justice liés au scandale.

Scotland Yard a par ailleurs annoncé avoir arrêté mercredi, puis libéré sous caution, une femme policier, soupçonnée d'avoir reçu des pots-de-vin en échange d'informations à des journalistes.

C'est la première fois que Scotland Yard interpelle un policier dans le cadre de l'"opération Elveden" qui se focalise sur les paiements illégaux de la part de journalistes et qui est menée en parallèle à une autre enquête sur les écoutes téléphoniques à proprement parler.

 

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