10/12/2011 10:15

Le groupe Sud Ouest change de patron pour s'imposer dans le paysage numérique

Le président du directoire de Groupe Sud Ouest (GSO : Sud Ouest, Midi Libre...) Pierre Jeantet quittera le groupe de presse en janvier, plus tôt que prévu, cédant la place à Olivier Gerolami, directeur général de France Télé Numérique, symbole d'une volonté de transformation du groupe de presse à l'ère numérique.

M. Gerolami, 51 ans, sera nommé par le conseil de surveillance de GSO le 16 décembre 2011. Les autres membres du directoire restent en fonctions. M. Jeantet, qui aura 65 ans en mai et avait encore un maximum d'un an et demi de mandat, partira le 16 janvier.

GSO décrit dans son communiqué le nouveau patron comme "un manager du secteur des médias spécialiste de l'économie numérique, reconnu pour ses qualités managériales". "Un homme d'écoute mais aussi un homme d'action qui a des qualités de leadership prouvées dans tous les postes qu'il a occupés", a renchéri le président du conseil de surveillance, Jean de Szolnok, qui s'est occupé de ce recrutement avec des cabinets ayant l'expérience "du monde des medias au sens large".

Avant France Télé Numérique qu'il dirige depuis novembre 2009, M. Gerolami a occupé des fonctions de direction à France 2, Eurosport-France, CanalSat, Tele+ à Milan pour le groupe Canal+, TNT, NBC Universal à Londres, Numéricable.

Il hérite d'un groupe de presse régionale, GSO, ayant 420 millions d'euros de chiffre d'affaires, employant 2.483 personnes, dont les quotidiens sont diffusés à 608.000 exemplaires par jour, avec 51,5 millions de pages vues sur internet en octobre.

Sa mission, explique GSO, sera "de poursuivre le redressement et la mutation du Groupe dans un environnement difficile, en créant des revenus significatifs à partir de l'exploitation numérique". "La valorisation des marques du groupe et la poursuite de l'implantation locale" sont prioritaires.

Profils différents

Les grosses acquisitions ne sont plus dans l'air du temps, mais GSO "n'exclut pas" d'identifier "de jeunes pousses innovantes dans le monde de l'internet, du service", a indiqué M. de Szolnok.

Selon lui, "la grave crise financière qui aurait coûté la faillite du groupe est derrière nous", et il voit finalement, "une magnifique opportunité à n'avoir plus rien dans les poches, car il va falloir se retrousser les manches".

Pierre Jeantet,  passé par la direction générale du Monde et par la présidence du Syndicat de la Presse quotidienne régionale (SNPQR), a commencé à présider le directoire de GSO en 2001.

Il a conduit des missions difficiles au cours des quatre dernières années, restructuration du pôle de gratuits S3G, rééchelonnement de la dette du groupe, ou plan social aux Journaux du Midi.

Des dirigeants aux profils différents. "On est en train de passer d'une industrie qui s'est développée sur la compétence et l'expertise avant tout de journalistes devenus des patrons de presse", comme M. Jeantet, à des hommes comme M. Gerolami, énarque, "qui ne vient pas du sérail des journalistes, mais qui est un homme de medias", a souligné M. de Szolnok.

Il a qualifié cependant de "totalement hors de propos" les rumeurs d'un "débarquement" de M. Jeantet.

Celui-ci a souligné qu'il n'était "pas démissionnaire", et qu'un départ début 2012 "n'était pas son choix". Mais, constatant qu'il faudra "quatre ou cinq ans pour la transformation" d'un groupe comme GSO, "même en allant vite", il a indiqué "ne pas être choqué que les actionnaires souhaitent disposer d'une équipe qui ait devant elle une longue durée".

Se disant "très content de ce qu'il a fait à Sud Ouest", il a annoncé avoir déjà "d'autres projets" dans le secteur. 

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