31/10/2011 09:31

Les laboratoires Servier poursuivent en diffamation Libération

Les laboratoires Servier poursuivent en diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris le journal Libération et le député PS Gérard Bapt, pour des articles et des propos relatifs au scandale du Mediator, selon une citation à comparaître.

Cette citation directe vise le directeur de la publication de Libération Nicolas Demorand, le journaliste Yann Philippin, la Sarl Libération et le député Gérard Bapt, président de la mission d'information parlementaire sur le Mediator, lesquels devront se présenter le 6 janvier 2012 devant la 17e chambre correctionnelle du TGI de Paris.

Selon le texte de cette citation directe, Servier accuse Libération dans son édition du 7 septembre 2011 consacrée à un autre médicament du laboratoire, le Protelos --dont il aurait minimisé les effets secondaires-- d'avoir énoncé "une série d'imputations qui sont très gravement diffamatoires à l'égard des laboratoires Servier".

Nicolas Demorand, dans un éditorial, avait écrit que Servier "avait érigé le mensonge et la manipulation en modèle économique", de sorte qu'après le Mediator, "c'est désormais le Protelos qui fait scandale".

Dans une interview à Libération, le député Bapt avait déclaré que les laboratoires Servier avaient cherché à minorer les effets du Protelos allant notamment judsqu'à "falsifier des cas pour que le décès des patients n'apparaissent pas".

Le député PS avait accusé Servier de "développer des méthodes perverses et pas seulement pour le Mediator".

Selon la citation directe, le laboratoire accuse les journalistes et le député PS d'avoir énoncé "une série d'imputations qui sont très gravement diffamatoires à l'égard des laboratoires Servier" en particulier en accusant Servier d'avoir "récidivé" avec le Protelos et en l'accusant d'avoir "falsifié des documents" concernant ce médicament contre l'ostéoporose.

Servier estime dans sa citation que la diffamation publique est établie "à raison de la gravité des accusations mensongères". Il demande 50.000 euros et la publication du jugement dans plusieurs quotidiens dont Libération.

Evoquant le Mediator, les laboratoires Servier réitèrent la thèse selon laquelle le médicament a été mis sur le marché comme antidiabétique et non comme coupe-faim. Ils accusent les medias d'avoir mené une "campagne de presse d'une violence inouïe".

"Ils se posent en victimes", a réagi M. Bat en estimant qu'en poursuivant la presse et lui-même en justice, Servier tentait une "nouvelle manoeuvre d'intimidation". Mais "la défense s'organisera", a-t-il dit.

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Vos réactions

Portrait de mazou
31/octobre/2011 - 17h53

La puissance donne tous les culots !!!
Ils sont écoeurants de mauvaise foi : le profit à tt prix (mm celui de notre santé) est leur but absolu
Pourvu que la justice soit courageuse ...

Portrait de Adriien
31/octobre/2011 - 10h54

Pour ceux qui ne le savent pas, Biogaran appartient au groupe Servier.
Et pour Biogaran notre santé leur est précieuse :D