21/10/2011 16:25

La sortie du film de Mathieu Kassovitz suspendue en Nouvelle Calédonie

La sortie du film de Mathieu Kassovitz "L'Ordre et la Morale" sur les événements d'Ouvéa est suspendue sine die après le désistement du distributeur local, ont annoncé le réalisateur, qui se dit "choqué" et son producteur, Nord-Ouest Films.

"L'unique exploitant de salles de cinéma en Nouvelle Calédonie ne souhaite plus à ce jour diffuser le film, estimant que celui-ci +attise les rancoeurs+ et +affaiblit les forces du consensus+", écrivent-ils dans un communiqué à l'AFP.

Le film devait sortir en salle à Nouméa le 16 novembre, comme partout en France, rappellent-ils.

Ils annoncent par conséquent "la décision de reporter" les avant-premières prévues à Ouvéa le 29 octobre et au centre Jean-Marie Tjiabou à Nouméa le 30 "afin de dédramatiser la situation et de résoudre intelligemment cette problématique".

"Nous ne comprenons pas une telle décision qui remet en cause la diffusion du film au sein de la population calédonienne dans son ensemble" poursuivent-il. "Le film n'a pas été fait dans un objectif polémique, nous nous sommes attachés à ne pas suivre un point de vue partisan mais au contraire à respecter la réalité et la douleur des parties en présence", insistent Mathieu Kassovitz - qui interprète également à l'écran le capitaine Philippe Legorjus, négociateur dépéché par le GIGN - et son producteur Christophe Rossignon.

Mathieu Kassovitz, qui se trouvait jeudi à Nantes pour y présenter son film, s'est déclaré "choqué" par ce rebondissement et a évoqué des "pressions politiques".

"On s'est battu dix ans pour faire ce film, personne n'a réussi à nous empêcher et tout à coup le dernier maillon de cette chaîne cède, c'est impossible... Ce serait très fort s'ils arrivaient à censurer un film au dernier moment", déclare-t-il, visiblement abattu, dans une vidéo en ligne sur le site du quotidien Presse-Océan. Sans préciser qui il vise.

"L'Ordre et la morale" relate les événements d'avril 1988 quand 30 gendarmes sont pris en otages par des indépendantistes kanaks et la médiation avortée du capitaine des gendarmes d'élite.

L'assaut donné par l'armée fera deux morts chez les militaires et 19 parmi les Kanaks, dont cinq au moins sont décédés après l'assaut.

Le scénario est inspiré par le récit du capitaine Legorjus dans "La Morale et l'action".

Son réalisateur et son producteur soulignent que "le film a été montré à de nombreux officiels kanak et caldoches, à de nombreuses personnalités politiques et coutumières locales, à des militaires, des gendarmes, aux familles des victimes", kanak et gendarmes.

"Tous reconnaissent le rôle que le film pourrait au contraire jouer dans le dialogue et le consensus entre les parties vers la réconciliation", assurent-ils: "Nous pensons que ce Film est utile et contribuera au devoir de mémoire", ajoutent-ils.

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Vos réactions

Portrait de Blhite
22/octobre/2011 - 13h38
romu09 a écrit :

vous oubliez de dire que ces kanaks avant de prendre des otages, ont égorgés des militaires pendant leur sommeil

Faux, Faux, Faux et encore Faux. Avancer de tels inepties m’indigne.

Source Wikipedia :
"Le vendredi 22 avril 1988 au matin, à Fayaoué, sur l'île d'Ouvéa, deux jours avant le premier tour des élections présidentielles, des indépendantistes kanaks et membres du FLNKS, attaquent la gendarmerie, dans le but de l’occuper jusqu’au jour du deuxième tour. L’attaque dégénère et quatre gendarmes sont tués par balles1 et trois indépendantistes blessés. Les médias de l'époque relayant les propos du premier ministre Jacques Chirac annoncent pourtant que les trois gendarmes ont été « massacrés à l'arme blanche », ce qui est contesté par les autopsies et les témoignages des autres gendarmes."

J'habite en Nouvelle-Calédonie et je suis triste de constater qu'ici, la liberté d'expression n'est qu'une illusion. Il faut savoir que l'unique cinéma de Nouméa est privé et détenu par Douglas Hickson, proche des mouvements anti-indépendantistes. Je n'ai pas vu le film. Je ne sais donc pas quels angles et quelles positions prend Kassovitz dans son oeuvre mais quand on sait que Hickson l'a visionné et à l'issue, a décidé de ne pas le diffuser dans "son" cinéma, il est facile d'imaginer que la cause kanak est sans doute un peu trop mis en avant à son goût.

Les anti-indépendantistes exigent des autres tolérance, concessions et légitimité quant à leur présence en Calédonie, mais ne sont prêt eux, à aucun effort de reconnaissance. Comme si chaque main tendue n'était qu'un aveu de faiblesse.

Pour revenir au drame d'Ouvéa, je tiens à préciser que je ne légitime en aucun cas le recours à la violence. Les luttes exemplaires sont pour moi pacifiques et menées par des leaders comme Martin Luther King, Gandhi, etc... Reste que tous les preneurs d'otages, aux revendications politiques et agissant dans un climat exécrables, notamment après l'acquittement des auteurs (blancs) de l’embuscade de Hienghene, ont été tous tué lors de l'assaut du GIGN. De quel côté est la violence?

Portrait de romu09
21/octobre/2011 - 21h13

vous oubliez de dire que ces kanaks avant de prendre des otages, ont égorgés des militaires pendant leur sommeil

Portrait de mercidemedesinscrire
21/octobre/2011 - 18h16
uxantis a écrit :

Ca sort quand en France ? J'avais hâte d'aller le voir !


"Le film devait sortir en salle à Nouméa le 16 novembre, comme partout en France, rappellent-ils."

Portrait de uxantis
21/octobre/2011 - 17h31

Ca sort quand en France ? J'avais hâte d'aller le voir !