30/12/2008 12:05

La réforme de l'audiovisuel inquiète les professionnels

La réforme de l'audiovisuel public inquiète les créateurs de programmes, qui dénoncent un danger d'uniformisation des programmes et évoquent d'ores et déjà une baisse des commandes passées en 2008, ce que conteste France Télévisions.

"Bien que ce ne soit pas déclaré officiellement, depuis le mois de mars les différentes unités de production ont vu leurs autorisations d'engagements diminuer de 20 à 30%", affirme à l'AFP Jacques Peskine, délégué général de l'Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA). Il s'inquiète d'un ralentissement "très sensible" de l'activité et des perspectives pour 2009.

Les plus touchées sont, selon lui, une quinzaine de sociétés qui produisent "un à deux téléfilms par an" et pourraient se voir confrontées à de "gros problèmes de trésorerie vers février ou mars 2009". Président de la Ficam, qui regroupe les industries techniques, Thierry de Segonzac évalue le manque à gagner "de l'ordre de 4 à 5 millions d'euros" pour ces entreprises et de 25.000 journées de travail pour les intermittents du spectacle.

Acteur majeur du secteur, France Télévisions est à l'origine de 50 à 60% des commandes de fictions et de documentaires. "Même si France Télévisions s'en défend, les commandes ont ralenti et des projets qui devaient être tournés en 2008 ne le seront qu'en 2009, 2010 ou 2011", affirme Vincent Solignac, co-président de l'Union Guilde des Scénaristes (UGS).

Selon lui "les problèmes de financement de l'audiovisuel public sont "loin d'être résolus" par les 450 millions d'euros inscrits au budget 2009 pour compenser le manque à gagner dû à la suppression de la publicité après 20H00.

"France Télévisions plonge dans une grande précarité, puisque son président va quémander chaque année une rallonge budgétaire", estime Vincent Solignac. Le groupe public revendique à l'inverse s'être engagé à augmenter régulièrement ses investissements en faveur de la création au cours des prochaines années.

Il cite des commandes de production pour les dix premiers mois de 2008 qui se sont élevées à 347,4 millions d'euros, en hausse de 6,1% par rapport à la même période de 2007. Allié au Club des auteurs, l'UGS demande aussi un plus grand "respect du point de vue des auteurs" qu'elle estime bafoués par les chaînes publiques où des "conseillers aux programmes décident de ce qu'il est bien d'écrire ou pas".

Les professionnels s'inquiètent aussi de la transformation du groupe public en entreprise unique, avec des unités de programmes communes aux chaînes. "Chaque projet devra passer par des comités de finances, de programmation, tout le monde donnera son avis, c'est un système totalement kafkaïen !" s'indigne Vincent Solignac.

Directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), Pascal Rogard estime "impensable, pour les créateurs, d'être devant un guichet unique, de ne pas avoir un pluralisme d'interlocuteurs", surtout lorsque France Télévisions, avec ses missions de service public, s'avère "le seul débouché".

France Télévisions conteste la notion de "guichet unique" et souligne que chaque chaîne garde sa spécificité éditoriale, assurant ainsi aux producteurs une variété de débouchés.

Les auteurs craignent enfin de voir chuter leurs revenus, liés aux chiffres d'affaires des chaînes, donc à leurs recettes publicitaires. Ils souhaitaient une hausse de la redevance plutôt qu'une taxe sur les recettes publicitaires des chaînes privées.

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Vos réactions

Portrait de sderfon
31/décembre/2008 - 03h23

france 2 est une super chaine,des emissions pour les jeunes,rien que pour les jeunes!
A part les vieux qui paient la redevence,qui regarde cette honte televisu...
quand j achete un new "lcd",je le met au nom de mes parents o grand parent,+ de 120 euros/an pour france 2!::!!;;:!;!:bn,;notre president a pete un plomb,il est trop vieux!