Le groupe de presse Tribune, propriétaire notamment du prestigieux quotidien Los Angeles Times, a annoncé lundi qu'il s'était placé "volontairement" sous la protection de la loi américaine sur les faillites (chapitre 11).
"La société va continuer à faire fonctionner ses opérations dans les médias durant la restructuration, y compris à publier ses journaux et à faire fonctionner ses stations de télévision et ses actifs interactifs, elle a suffisamment de liquidités pour le faire", indique un communiqué publié par le groupe.
Tribune, racheté l'an dernier par le milliardaire et magnat de l'immobilier Sam Zell, possède sept quotidiens en plus du LA Times et du Chicago Tribune, comme le Baltimore Sun ou l'Orlando Sentinel. Il possède également plusieurs chaînes de télévision et l'équipe de base-ball des Chicago Cubs. Cette équipe et le stade qui lui est associé ne sont pas concernés par le dépôt de bilan, précise Tribune.
"Nous pensons que cette restructuration va ramener notre endettement à un niveau conforme aux réalités économiques actuelles, et va alléger la pression sur nos opérations", a déclaré Sam Zell, cité dans un communiqué. "Cette restructuration se concentre sur notre dette, pas sur nos opérations", a-t-il dit. M. Zell a expliqué que son groupe avait été victime de "facteurs hors de son contrôle": "un déclin précipité des revenus publicitaires et une économie difficile, s'ajoutant à une crise du crédit qui fait qu'il nous est extrêmement dur de supporter notre (niveau) d'endettement".
En proie à de graves difficultés financières dues notamment au déclin extraordinaire" (-19%) des recettes publicitaires, le groupe Tribune avait déjà annoncé en octobre qu'il entendait mettre fin dans les deux ans à son abonnement à l'agence de presse Associated Press (AP), et s'était mis en quête d'un repreneur pour les Chicago Cubs. Tribune Co., deuxième plus grande chaîne de journaux américains en termes de chiffre d'affaires (troisième en termes de diffusion), avait essuyé une perte trimestrielle de 124 millions de dollars au troisième trimestre.
En novembre, l'agence de notation financière Standard and Poor's avait fait reculer de deux crans son évaluation, à CCC, parmi les valeurs hautement spéculatives, estimant que "Tribune pourrait ne pas générer assez de liquidités par la vente d'actifs pour rembourser sa dette à un niveau suffisant pour éviter de violer ses obligations".
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