29/09/2011 09:29

Espionnage de Bruno Gaccio: L'ex-chef de la sécurité de Canal+ parle d'"affabulation"

L'ancien responsable de la sécurité de Canal+, Gilles Kaehlin, a qualifié mercredi d'"affabulation" le récit d'un ancien employé de la chaîne, qui a dit avoir espionné en 2002 le père des Guignols de l'Info, Bruno Gaccio, à la demande de sa hiérarchie.

Un ex-employé des services de sécurité de la chaïne, Pierre Martinet, avait révélé dans un livre publié en 2005 avoir filé et photographié Bruno Gaccio à la demande de ses supérieurs, M. Kaehlin et son adjoint Gilbert Borelli, qui voulaient, selon lui, le "discréditer".

"Je ne lui ai jamais rien demandé concernant Bruno Gaccio ou qui que ce soit", a déclaré M. Kaehlin devant le tribunal correctionnel de Paris. "Tout ça pour moi est affabulation, pur fantasme".

"Jamais personne" à la direction ne m'a demandé de "débarrasser" la chaîne de M. Gaccio, a-t-il affirmé. M. Martinet, un ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), avait réaffirmé mardi devant le tribunal, au premier jour du procès, avoir été chargé de constituer un dossier sur M. Gaccio, qui menait alors un mouvement interne contre le licenciement du patron de la chaîne, Pierre Lescure, par Jean-Marie Messier.

Les responsables de la sécurité de Canal+, Gilles Kaehlin et son adjoint Gilbert Borelli, auraient également envisagé, selon lui, de piéger M. Gaccio en cachant de la cocaïne dans son scooter, en engageant une prostituée qui l'aurait ensuite accusé de viol, voire de l'agresser physiquement.

MM. Martinet, Kaehlin et Borelli sont jugés jusqu'à vendredi, ainsi que Canal+ qui doit répondre de "complicité d'atteinte à la vie privée". Deux autres prévenus, un ancien policier, Yannick Chardonneau, et un ex-agent de France Télécom, Jean-Yves Desvignes, ont reconnu devant le tribunal avoir transmis à M. Borelli, à sa demande, le listing détaillé des appels passés et reçus sur le portable de M. Gaccio.

Comme son ancien supérieur, M. Borelli a contesté les faits qui lui sont reprochés, qualifiant les affirmations de M. Martinet de "délires". Les missions qui lui étaient confiées dans le cadre de la division anti-piratage du groupe était "tout à fait basiques", a-t-il affirmé.

"Je lui ai fait une confiance que peut-être je n'aurais pas dû lui accorder", a-t-il ajouté. M. Gaccio est partie civile au procès, ainsi que Michel Rocher, ancien directeur technique de Studio Canal, le studio cinéma de Canal+, que M. Martinet a également dit avoir surveillé à la demande de sa hiérarchie.

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